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Un point c'est (pas) tout

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Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Critique cinéma : Zero theorem

Publié par Christelle Point sur 29 Juin 2014, 14:53pm

Critique cinéma : Zero theorem

Quand j’entends le nom de Terry Gilliam, moi je pense immédiatement à « L’armée des 12 singes » et à Bruce Willis qui avale une araignée vivante ! Mais Terry Gilliam, c’est d’abord les Monty Python, c’est aussi « Lost in la Mancha » et « Brazil », c’est aussi le doux dingue qui fait des apparitions bizarres chez son pote Albert Dupontel. Tout nouveau film de Terry Gilliam attise ma curiosité, c’est ainsi, c’est imparable. Alors qu’en est-il de « Zero theorem », sorti mercredi ?

Premier défi : résumer l’histoire…Je prends mon élan… Qohen Leth vit dans un Londres futuriste, dans un monde où la technologie et l’informatique régissent la société. C’est un solitaire, presque un ermite, dépressif, il habite une chapelle désaffectée et ne sort jamais, craignant de louper un coup de téléphone qu’il attend depuis des années. Cet appel, venant d’on ne sait qui, est censé lui expliquer pourquoi il est sur Terre, quelle est son utilité dans ce monde. La firme pour laquelle il travaille le charge de résoudre le « théorème zéro », un théorème mathématique censé démontrer le sens de la vie, ou plutôt son absence de sens (la non existence de Dieu, en quelque sorte). Qohen va s’échiner à démontrer l’indémontrable, au risque de laisser passer la seule chance de trouver un sens à la sienne, de vie… Vous avez compris quelque chose ? Si oui, on peut continuer… Sinon, c’est sûrement que j’explique mal… !

Ce qu’on attend d’un film de Gilliam, au regard de toute sa filmographie, c’est une inventivité visuelle de tous les instants et de ce point de vue, « Zero theorem » est pur Gilliam. Tant au niveau des décors que des costumes, tout est inventif, improbable et décalé. Et pas mal de son humour et de son second degré passent par des petits détails visuels : la caméra en lieu et place de visage de Jésus, les panneaux d’interdictions surréalistes, les pubs qui vous suivent dans la rue quand vous marchez (l’idée que je me fais de l’enfer !), etc... De ce de point de vue, c’est foisonnant et on est tenté de regarder partout pour ne pas en perdre une miette. Gilliam a fait son casting avec soin, et Christoph Waltz s’est fondu dans le personnage de Leth pour le rendre à la fois froid, psychotique et terriblement attachant. J’aime beaucoup cet acteur allemand et j’ai dans l’idée qu’on n’a pas fini de le voir dans de très bons films, il a l’air de choisir ses rôles avec soin et sans céder à la facilité. A ses côté, Mélanie Thierry (dont je ne suis pourtant pas hyper fan) est charmante et touchante en prostituée mi-virtuelle/mi-réelle. La réalisation de Gilliam est tout à fait conforme à son style, c’est bien barré et çà part dans tous les sens sans toutefois en faire trop. Mais en dépit de toutes ces indéniables qualités, il n’est pas facile de bien tout comprendre de « Zero theorem ». Même en voyant ce film avec l’esprit ouvert au maximum et en faisant tous les efforts d’abstraction dont on n’est capable, c’est quand même difficile de saisir le sens profond du scénario. Que faut-il comprendre de la quête éperdue de Leth, qui cherche indéfiniment le sens de la vie en général et le sens de la sienne en particulier ? Nul doute que ce film va perdre pas mal de spectateurs en route parce que tout est tellement abstrait par moment, à la limite de la métaphysique qu’il faut vraiment s’accrocher pour ne pas… décrocher ! Je me demande si la meilleure attitude à avoir devant le nouveau film de Terry Gilliam ne serait pas de se laisser porter par cette histoire mathématico-philosophique, en essayant d’y prendre tout le plaisir visuel et fugace que l’on peut, mais sans essayer de tout comprendre et de tout intellectualiser. Au final, chercher le sens de « Zéro Theorem » au lieu de profiter de ce qu’il nous offre, c’est comme chercher le sens la vie au lieu de la vivre : Gilliam a peut-être réussi la métaphore ultime !

Ce film n’est pas pour tout le monde, c’est une évidence et il n’y a aucun jugement de valeur là dedans. Mais moi, je persiste à trouver Terry Gilliam brillant, un peu fou sans doute, un peu étrange et même peut-être un peu inquiétant mais brillant. Avec les Monty Python, en 1983, il avait déjà produit « The meaning of life », un film à sketches à redécouvrir (sauf si vous êtes réfractaire au mauvais gout !), décidément, trouver le sens de la vie est une obsession pour lui !

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19545770&cfilm=211500.html

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