Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Un point c'est (pas) tout

Un point c'est (pas) tout

Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Le coin des livres : Les Derniers Jours de nos Pères

Publié par Christelle Point sur 21 Octobre 2023, 14:18pm

Au début de la Seconde Guerre Mondiale, Churchill décide de monter une branche particulière du secret service, la SOE. Il s’agit d’entrainer des français exilés à devenir des agents de l’ombre puis de les envoyer en France occupée pour soutenir la Résistance.  Cette branche, directement liée à l’armée Britannique, intègre un petit groupe de français motivés, dont Paul-Emile (nom de guerre Pal) qui a quitté Paris et son père pour s’enrôler. De 1940 à la Libération, ce petit groupe de français ou de britanniques francophones va livrer une guerre souterraine et secrète,  souvent au péril de leur vie. Combien d’entre eux verront la Libération ?

Le but, en entamant le tour premier roman de Joël Dicker « Les Derniers Jours de nos Pères » était de me réconcilier avec cet auteur qui m’avait quand même pas mal déçu avec son polar « L’Enigme de la Chambre 622 ». Ce premier roman n’est pas un polar, c’est une sorte de roman choral mi-historique, mi-espionnage qui nous emmène sur les traces de la SOE (Special Operations Executive) et plus particulièrement de sa section F, chargée de la Résistance intérieure en territoire occupé. Premier bon point pour ce roman, j’ignorais l’existence d’une telle organisation et j’ai donc appris des choses sur le fond en lisant « Les Derniers Jours de nos Pères », ce qui ne m’arrive pas souvent avec les romans historiques. Non exempt de petits défauts de forme, le roman est indubitablement ambitieux et pour un premier roman, s’attaquer à une fresque de ce type, c’est même assez gonflé. Nous suivons donc un petit groupe de français exilés : Pal, Gros, Key, Faron, Claude, Laura et quelques autres en commençant longuement par leur formation anglaise en plusieurs étapes, pendant laquelle ils vont se lier comme une famille, puis en enchainant jusqu’aux opérations de guerre qu’ils exécutent chacun de leur côté sous les ordres de Londres, disséminés dans tous le territoire. Le roman met un temps certain à démarrer et les premiers chapitres paraissent longs. En fait le roman ne devient vraiment intéressant qu’une fois la formation terminée : les amitiés se sont nouées (les inimitiés aussi du reste)  et un couple s’est formé, ce qui était difficilement évitable ! Ensuite le roman fait des sauts de puces dans le temps et entre les personnages, jusqu’à marquer un tournant tragique, peu après la moitié. En temps de guerre, la moindre erreur de jugement se paye cash et fort cher, l’un des personnages va en payer le prix et ce drame va sceller toute la fin du livre. On pourrait juger assez durement cette erreur, en tant que lecteur, la trouver même inconscience et égoïste. Mais qui sommes-nous ici et maintenant pour juger des gens vivant des temps si troublés et dangereux ? A la place de cet infortuné résistant, aurions-nous pu faire un choix autre ? Facile à dire… En tous cas, tout ce qui arrivera après dans le roman sera modelé par ce drame. Il y a des personnages plus intéressants que d’autres (Pal, Gros, l’allemand Kunszer) et d’autres moins. Là où on sent que ce roman est un premier roman, c’est certains passages avec le père de Pal. Ce vieil homme à la dérive fou d’inquiétude pour son fils, est parfois un petit peu caricatural dans sa façon de s’exprimer ou la naïveté de ses propos ou de ses croyances. Pour un homme seul habitant un Paris occupé, que l’on dit fonctionnaire (de l’Etat Français, donc…), il parait toujours en dehors des réalités, c’est un peu déroutant. Ou bien est ce qu’il a perdu l’esprit ? Le roman ne l’affirme pas réellement, il ne fait que le suggérer rapidement. Parfois un peu trop fleur bleu, parfois en invoquant des coïncidences un peu trop grosses (Saskia et sa sœur Marie), le roman parait de temps en temps à la lisière de la naïveté, surtout pour un roman sur un sujet aussi lourd que la Guerre et l’Occupation. Mais malgré tout, je suis gré à Joël Dicker de m’avoir appris qu’il y a des héros de Guerre qui sont restés méconnus, les agents de la SOE, qui n’étaient pas moins courageux que les FFI, loin  de là…

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents