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Un point c'est (pas) tout

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Critique cinéma : Seul sur Mars

Publié par Christelle Point sur 25 Octobre 2015, 17:13pm

Critique cinéma : Seul sur Mars

A ma droite « Seul au monde » de Robert Zemeckis où Tom Hanks, seul survivant d’un crash aérien, tentait de survivre sur une île déserte… A ma gauche, « Gravity » d’Alfonso Cuaron où Sandra Bullock tentait de revenir sur Terre par ses propres moyens après la destruction de la navette spatiale et la mort des autres astronautes en orbite… Et au milieu, « Seul sur Mars » le tout dernier Ridley Scott, un mélange de « Seul au monde » et de « Gravity », nouvelle variation postmoderne du mythe de Robinson Crusoë. « Seul sur Mars », son casting d’enfer, sa bande annonce efficace et son thème fascinant constitue le grand évènement de la rentrée cinématographique de 2015.

Dans un futur proche (mais jamais précisément daté), la mission d’exploration de Mars dirigée par le commandant Lewis connait une fin précipitée. Piégée par une tempête martienne, toute l’équipe est obligée de décoller en urgence mais un astronaute, Mark Watney, est percuté par une antenne et disparait dans la nuit martienne. La mort dans l’âme, l’équipage doit se résoudre à quitter fissa la Planète Rouge en abandonnant ce qu’ils croient être le corps de leur ami. Sauf que Mark Watney n’est pas mort, et quand il revient à lui, il doit se rendre à l’évidence : il est blessé, il est seul sur Mars, il n’a aucun moyen de contacter la Terre et il n’a pas de quoi tenir des années en termes de nourriture. La foi en la science et l’optimisme chevillés au corps, Mark entreprend de survivre, le temps qu’on vienne le chercher. Mais pour çà, il faudrait déjà que la NASA apprenne qu’il a survécu !

2h20 qui passent toutes seules, un film très maîtrisé qui, même s’il n’est pas parfait, à le mérite de tenir la route de bout en bout, sans jamais en faire trop, sans jamais baisser d’un ton. Voilà qui me réconcilie avec Ridley Scott (nous étions en froid depuis son très discutable « Exodus, Gods an Kings ») qui, à mes yeux, n’avait pas fait un film aussi abouti depuis « Gladiator ». C’est un véritable hymne à la science que nous propose cette adaptation du livre d’Andy Weir (que je vais ajouter de ce pas à ma « pile à lire »), un hymne aux sciences dures (botanique, astrophysique, mathématique, chimie), quitte à sacrifier un peu tous les autres aspects, j’y reviendrai plus tard. Le scénario oscille en permanence entre trois toiles de fond : la vie solitaire de Mark sur Mars, la vie dans la vaisseau spatial qui revient vers la Terre sans lui et la Terre où la NASA doit d’abord composer avec la disparition de l’astronaute avant de devoir déployer toute son énergie et son savoir-faire pour trouver un moyen de le ramener sur Terre. C’est évidemment tout ce qui se passe sur Mars avec Matt Damon qui fascine le plus. Damon nous offre un Matt Watney immédiatement attachant, optimiste, volontaire, ingénieux et doté d’un humour presque décalé par rapport au contexte (mais qui l’empêche surement de sombrer dans le désespoir). Campé par n’importe quel autre acteur, on pourrait trouver Watney un peu trop lisse et trop « parfait » mais Matt Damon n’est pas le premier venu. C’est un acteur qui n’a plus grand-chose à prouver et qui trouve dans le rôle de Watney probablement un des rôles les plus forts de sa carrière, qui pourtant est déjà longue. Matt Damon, ancien étudiant de Harvard, arrive à trouver le ton juste et le bon équilibre dans son jeu pour qu’on croie à son aventure. Je ne peux pas évidemment juger de la véracité scientifique de « Seul sur Mars », je n’en ai pas les compétences, mais j’imagine que la production s’est entouré d’une flopée de consultants pour rendre le scénario scientifiquement solide. En tous cas, du point de vue du spectateur lambda çà fonctionne, on y croit, on est assez émerveillée par les décors (la Planète Rouge sur grand écran, c’est quelque chose !), on s’attache au sort de Watney. Les autres rôles, que ce soit dans le vaisseau spatial (qui ressemble drôlement à celui de « 2001, odyssée de l’espace, non ?) ou sur Terre, sont évidemment un peu éclipsés par Matt Damon et son personnage charismatique. Ca fait quand même plaisir de retrouver Jeff Daniels (après la fin de « The Newsroom »), Sean Bean (qui pour une fois ne meurt pas, youpi !), Jessica Chastain et Chiwetel Ejiofor, entres autres. La réalisation est impeccable, mais en même temps c’est Ridley Scott quand même… ! Elle est assez sobre dans le sens où il ne nous offre pas des plans super chiadés, des mouvements de caméra révolutionnaires, des plans séquences de folie mais elle est très efficace, son film a beaucoup de rythme et il est difficile d’y trouver une scène en trop ou une scène qui dure un peu trop. Peut-être on peut considérer que, dans son dernier quart d’heure, il fait un peu trop de concessions au « grand spectacle » avec des scènes de foules un peu too much, un poil de pathos, et quelques effets un peu faciles mais c’est presque chipoter que de dire cela, au vu du reste de « Seul sur Mars ». Le scénario, comme je l’ai dit, est solide, charpenté, très crédible malgré le sujet. Il a malgré tout un défaut : en faisant la part belle aux sciences dures, comme je l’ai dit, il sacrifie tout l’aspect psychologique de l’aventure de Watney. C’est à peine effleuré par le scénario mais la Peur (celle avec un grand P, celle que ressentait Sandra Bullock dans « Gravity »), la dépression que peut induire une solitude extrême (celle de Tom Hanks dans « Seul au monde » avec sa possible dérive vers la folie) ce sont des aspects qui sont bien trop sous-estimé par le scénario. Ne plus entendre la voix d’un autre être humains pendant si longtemps, ne plus avoir de contact, rester seul avec soi même, ses doutes, ses peurs, c’est forcément présent et même crucial dans une aventure comme celle de Watney. On pourra m’objecter que les astronautes sont hyper préparés, solides dans leur tête et tout et tout mais çà reste des êtres humains, avec des réactions primaires d’êtres humains ! Je regrette un peu sur ce point un scénario un peu naïf. Mais là encore, c’est un petit défaut qui n’est pas rédhibitoire. Le scénario de « Seul sur Mars» aurait pu verser dans le religieux ou dans le pathos (Watney ne prie aucun Dieu et il n’a pas de jolie épouse sur Terre qui l’attend en serrant son mouchoir, ni de bambin demandant « Il est où mon papa ? »…!) et il s’en garde bien, je met cela à son crédit : ce n’est pas si souvent qu’on nous épargne de genre de passage obligé. «Seul sur Mars » est un moment de cinéma de grande qualité, accessible, drôle, émouvant et instructif, un plaisir cinématographique comme celui-là, ce serait bête de s’en priver.

« Seul sur Mars » à également une autre grande qualité à mes yeux, il remet la lumière sur la prochaine grande étape de la conquête spatiale, l’exploration humaine de Mars. Le savoir, le gout de l’exploration et de l’aventure sont inhérents à l’espèce humaine et la conquête spatiale est une chose qui dépasse nos petites vies, nos petites crises économiques, nos petites bisbilles politico-religieuses. « Seul sur Mars » a le mérite de le rappeler.

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19555821&cfilm=221524.html

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