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Un point c'est (pas) tout

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Critique cinéma : Contagion

Publié par Christelle Point sur 6 Janvier 2015, 16:29pm

Critique cinéma : Contagion

« Contagion » est un film qui fait peur avec dedans, un vrai monstre qui tue à tour de bras… Ce monstre là est invisible à l’œil nu, mais à lui tout seul, il va semer le chaos dans l’humanité, saper les fondements même de la civilisation et ramener l’homme à ce qu’il y a de plus animal en lui… Ce monstre-là est un virus tueur, à mi-chemin entre la grippe espagnole et la méningite.

Le film évoque, du jour 1 au jour 250, l’itinéraire d’un virus mutant inconnu de son apparition à Honk Kong jusqu’aux prémisses d’un début de solution, 250 jours de chaos dans un monde moderne où l’on voyage avec beaucoup plus de facilité qu’à l’époque de la Peste Noire, dans un monde où les échanges commerciaux, financiers, humains sont devenus tellement faciles et plus nombreux qu’à l’époque des épidémies de variole. Tandis que des médecins de l’OMS partent à la recherche du patient zéro à Honk Kong et dans le Minnesota, les chercheurs du CDC d’Atlanta tentent de trouver un vaccin sans céder à la panique. Sous la pression de l’armée, mais aussi d’Internet et des rumeurs folles qui viennent tout compliquer, qui gagnera cette course contre la montre, la grosse bête humaine ou la petite bête virale ?

« Contagion » est un film qui multiplie les angles de vue, avec une pléthore de stars (pêle-mêle Laurence Fishburn, Matt Damon, Kate Winslet, Marion Cotillard, Gwyneth Paltrow…) certaines que Stephen Soderberg n’hésite pas à faire mourir très rapidement d’ailleurs, ce qui est assez audacieux dans le cinéma américain. Du coup, même si on ne s’ennuie pas grâce à cette multiplicité d’intrigues, le revers de cette médaille est que les personnages sont au final assez peu développés pour ne pas dire sous-exploités, La réalisation est très propre et soignée, avec comme toujours chez Soderberg, une utilisation assez intelligente de la musique. La photographie très typique à ce réalisateur,(son côté suranné 70’s) est ici un peu mise en sourdine, ce qui n’est pas plus mal, elle aurait sans doute eu un peu de mal à coller au sujet. Si le scénario insiste beaucoup (et c’est bien naturel) sur l’aspect enquête médicale, ce qui est loin d’être inintéressant d’ailleurs, ce n’est pas ce que je vais retenir en premier de ce film. Là où à mon avis le film est le plus efficace, c’est sur les conséquences d’une telle épidémie sur les comportements individuels et collectifs d’une panique à l’échelle mondiale. Parce que la peur fait faire le pire à l’être humain, le chaos engendré par l’épidémie apparait assez vite comme presque plus dangereux que le virus lui-même : les médecins refusent de soigner, les pompes funèbres refusent les morts, les enlèvements se multiplient, les agressions aussi, tout le réseau de solidarité qui fait la société vole en éclat. C’est parfaitement crédible et terriblement anxiogène. Ce n’est pas un hasard si le personnage le plus intéressant et le plus écrit de ce film est celui interprété par Jude Law. En blogueur indépendant, il se pose en défenseur de la liberté d’expression et donne libre court à ses théories conspirationistes. Mais ce chantre de la liberté d’expression est surtout un homme à l’ego démesuré, un pourvoyeur de rumeurs terriblement dangereux et aux motivations pas toujours très claires. Dans ce domaine, on regrette un peu que Soderberg ne soit pas allé un tantinet plus loin, en ne donnant pas aux industries pharmaceutiques le rôle qu’elles méritent pourtant, ce rôle si humaniste et désintéressé qu’on lui connait ! Les aspects politiques et géopolitiques de l’épidémie auraient également pu être évoqués avec plus d’acuité, personne ne nous fera croire qu’en cas d’épidémie mondiale, les nationalismes, les égoïsmes économiques ne dicteraient pas le fil des évènements, or ici, étrangement, le politique est quasiment absent.

La fin du film, en nous donnant dans les toutes dernières images la solution de l’enquête médicale, à savoir d’où vient cette saleté de virus, est assez réussie car elle montre bien que la pérennité de l’humanité toute entière est finalement à la merci du hasard…

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19243188&cfilm=178091.html

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