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Un point c'est (pas) tout

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Le coin des livres : Une Saison pour les Ombres

Publié par Christelle Point sur 16 Février 2024, 09:53am

Jasperville, une toute petite ville minière perdue dans le (très) grand nord québécois, une toute petite ville minière quasi coupée du monde 8 mois par an, c’est parce que son père avait été embauché dans la mine en 1969 que Jacques et sa famille y ont vécu. Ils n’ont pas eu la vie facile, c’est le moins que l’on puisse dire, et Jacques a fuit cette ville pour faire sa vie à Montréal en 1990, mais son petit frère Calvis est resté. Un coup de téléphone de l’unique policier de Jasperville lui apprend aujourd’hui que Calvis est accusé de tentative de meurtre, qu’il tient des propos étranges et est incapable d’expliquer son geste. Jack (qui a anglicisé son prénom) prends donc la route de cet enfer gelé, et va devoir y affronter les terrifiants fantômes du passé.

Attention : coup de cœur pour ce roman noir de RJ Ellory, qui nous emmène dans le grand nord canadien, à la limite du cercle polaire, où les nuits durent des mois. J’ai cherché Jasperville sur une carte, sans succès. C’est peut-être trop petit, ou bien c’est totalement fictif, je ne sais pas. Mais ce que je sais en revanche c’est que le nouveau RJ Ellory est à classer tout en haut de sa bibliographie. Rarement j’aurais dévoré un de ses livres avec autant de facilité et de voracité. Le roman est captivant de la première ligne à la toute dernière, et on y suit Jacques/Jack Devereaux. C’est  personnage central attachant, mais qui ne s’est pas toujours comporté comme il aurait fallu, avec son frère notamment qu’il a plus ou moins abandonné à son sort : un égoïsme très  humain, mais un égoïsme quand même. La première moitié du roman est double, un chapitre de flash back (chronologique) alterne avec un chapitre centré sur Jack, qui prend la longue route vers Jasperville. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il y va à reculons, et plus on avance dans les flashs back plus on comprend pourquoi. Cette toute petite ville a fait exploser sa famille en petits morceaux, lui a pris sa mère et sa sœur, à rendu fou son père et probablement son petit frère. Des jeunes femmes ont été assassinées entre 1972 et 1990, toutes étaient jeunes et jolies, toutes tuées de façon abominable et pourtant, peut-être parce que cette ville est coupée du monde, parce qu’il n’y a qu’un policier en tout et pour tout, et bien la population a fermé les yeux. Parce qu’il est insupportable de penser que dans cette toute petite communauté isolée un prédateur est à l’œuvre, alors on a mis ces morts sur le compte d’animaux sauvages, d’accidents improbables, voire de mauvais esprits. Calvis a tenté de tuer un homme qu’il pensait coupable des crimes, Jack va bien devoir refaire l’enquête de son frère pour tenter de l’aider. La seconde partie du roman est plus linéaire, il reste encore quelques flash back mais on est davantage centré sur l’enquête car désormais, on sait tout du background chargé du personnage. L’enquête est captivante, son dénouement en trois temps ménage un suspens bien dosé. Tout reste cependant à hauteur d’homme, crédible. Jasperville est presque un personnage de l’intrigue à part entière. J’insiste un peu là-dessus parce que c’est en partie ce contexte géographique qui donne son intérêt au roman, une même intrigue dans un autre contexte aurait donné un roman noir certes  intéressant mais pas à ce point, je pense. C’est l’isolement, le froid, l’obscurité, la mine qui fait vivre toute la ville, la quasi absence de l’Etat (dans le sens de la Police) qui rends tout possible, qui rends tout oppressant.  Au final la seule chose que je n’aime pas dans ce roman, c’est son titre passe-partout sans intérêt (titre original « Darkest Season", meilleur mais pas ouf non plus) parce que sinon, RJ Ellory rends une copie impeccable, « chaudement » recommandée.

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