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Un point c'est (pas) tout

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le coin des livres : Le Lagon Noir

Publié par Christelle Point sur 23 Février 2024, 09:27am

Suite à l’enquête sur la mort du sans-abri Hannibal qu’il menait de façon clandestine alors qu’il n’était qu’un policier en uniforme (voir « Les Nuits de Reykjavik »), Erlendur a enfin intégré la brigade criminelle sous les ordres de Marion Briem. Nous sommes à présent en 1979 à quelques encablures de la base américaine de Keflavik, un corps est retrouvé immergé dans un lagon volcanique. Cette nouvelle enquête amènera Erlendur et Marion à fureter du coté de militaires américains peu enclins à les aider, quand ils ne les méprisent pas ouvertement. En pleine Guerre Froide, alors que la présence des « yankees » pose problème à une partie de la population islandaise, ils pourraient bien déclencher un incident diplomatique sans le vouloir, ce qui anéantirait purement et simplement leur enquête. Parallèlement, Erlendur continue l’enquête parallèle sur un cold case qui l’obsède : la disparition d’une adolescente survenue en 1954 sur le chemin de son lycée.

Troisième volet (sans l’ordre chronologique des aventure d’Erlendur, pas dans l’ordre de parution des romans) de la série « Erlendur », « Le Lagon Noir » est encore une fois un polar noir réussi qui se dévore avec gourmandise. Nous avançons dans le temps pour atterrir en 1979, mais le contexte historique ne change pas beaucoup. La Guerre froide est encore une fois au premier plan de l’intrigue. L’Islande, de part sa position géographique proche du Groenland (et de la très stratégique base militaire américaine de Thulé avec ses armes nucléaires), est un pays très impacté par l’affrontement Est/Ouest. Ici il est beaucoup question de la base américaine et des divisions qu’elle suscite dans la population islandaise, mais aussi de la cohabitation très compliquée entre américains et islandais au quotidien. Tout cela joue un rôle prépondérant dans l’intrigue sur le corps du lagon noir. Cette intrigue multipliera les fausses pistes, flirtant parfois avec le roman d’espionnage pour finalement trouver une conclusion d’une affreuse banalité, que l’on devine à quelques chapitres de la fin. Mais c’est presque l’autre intrigue qui captive le plus, l’enquête parallèle menée par Erlendur sur le cold case de la disparition de la jeune Dagbjört en 1954. Même dans cette enquête là, la base américaine joue un rôle important et là encore, quelques fausses pistes nous mènent en bateau. Pour cette enquête là, paradoxalement, le dénouement sera encore plus tragique et effrayant. A quelques chapitres de la fin, Erlendur lui-même paiera le prix de son obstination. Les romans doivent beaucoup à ce personnage de flic doux, méticuleux, obstiné et respectueux. Erlendur n’est pas du tout une caricature de flic bourru et ombrageux, un franc-tireur comme il y en  tant dans les romans noirs. C’est tout le contraire en fait, et ça fait du bien. Même s’il trimballe des casseroles dans sa vie privée (qui n’en trimballe pas ?) et des blessures d’enfance (idem), il interroge toujours les gens avec douceur, politesse, ne noie rien dans d’alcool, ne prêche pas le faux pour savoir le vrai, respecte sa hiérarchie, respecte les suspects, ménage les témoins, respecte les coupables. Il détonne un peu dans le schéma habituel des flics de romans noirs et ce n’est sans doute pas étranger au succès de cette série. « le Lagon Noir » peut se lire de façon isolée sans problème, mais c’est quand même mieux de l’inclure dans la lecture de la saga, qu’on choisisse de la lire dans l’ordre de parution (qui est un grand désordre) ou dans l’ordre chronologique comme j’ai choisi de le faire.

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