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Un point c'est (pas) tout

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Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Critique cinéma : Astéroïde City

Publié par Christelle Point sur 25 Juin 2023, 14:25pm

Une petite ville dans le désert de l’Ouest Américain, des champignons nucléaires, l’armée américaine, des petits surdoués en science, une célèbre actrice, un veuf qui trimballe les centres de sa femme dans un Tupperware, un cratère d’astéroïde vieux de 5000 ans, des cowboys en goguette et… un alien photogénique : Bienvenue à Astéroïde City !

Le nouveau Wes Anderson est-il à la hauteur de l’épatant « The French Dispatch », est-il aussi inventif, aussi beau visuellement, aussi bien dosé en humour ironique, aussi déconcertant aussi ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que « Astéroïde City » déconcerte même les spectateurs avertis et même peut-être les amateurs de Wes Anderson. Comme d’habitude avec lui, on ne sait jamais top dans quoi on met les pieds. Ici, on le comprend d’emblée, il y a le film (plan 1), ou plutôt la pièce car tout ce qu’on voit à l’écran est une pièce de théâtre. Il y a  les coulisses de la pièce : écritures, répétitions, questions de mise en scène et cætera (plan 2). La pièce/film est en couleurs, les coulisses en noir et blanc avec une sorte de « Monsieur Loyal » pour commenter le tout (plan 3). Il y a donc « la pièce dans le film dans le film », vous suivez ? Le plus intéressant, c’est évidemment le plan 1, le reste étant au mieux une petite originalité de mise en scène, au pire des scènes à la limite de l’inutile et de l’ennui, voire du n’importe quoi (la scène avec Willem Dafoe, what the f… ?!). Quant au Monsieur Loyal, pourquoi pas, c’est « une voix qui n’est pas off » et comme elle est tenue par Bryan Cranston, ça le fait. Tout ce qui se déroule à Astéroïde City est hyper coloré, totalement symétrique, rangé au cordeau et parfaitement empilé, même le champignon atomique au loin est parfaitement rectiligne ! On connait l’obsession de Wes Anderson pour les plans symétriques, les univers de cartons pâte, les couleurs criardes. C’est visuellement très léché, chaque plan est réfléchi la caméra est posé exactement où elle doit être, les décors sont parfaitement pensés, tout est visuellement impeccable, tellement impeccable que ça en devient presque irréel, voire inquiétant. Il y a de l’humour, souvent un humour décalé et ironique, et puis une musique sympathique signée Alexandre Desplat, sympathique mais moins inspirée qu’il a pu en proposer parfois. Le casting est pléthorique est remplis de star qui parfois ne font qu’une simple apparition de quelques minutes, comme Margot Robbie, Willem Dafoe ou Jeff Goldblum. Ceux qui tiennent le haut de l’affiche, comme Scarlett Johansson, Jason Schwartzman, Steve Carell ou encore Matt Dillon d’amusent visiblement a évoluer dans cet univers cartoonesque totalement farfelu, et on peut dire que tout font bien le job, avec peut-être une petite mention spéciale pour Scarlett Johannsonn en actrice hollywoodienne sexy et mère d’une enfant surdouée. Le scénario est difficile à lire, ma foi, et je ne suis pas certaine que le film ne va pas perdre quelques spectateurs, dérouté par les changements de plans incessants : pour moi les scènes en noir et blanc son clairement le point faible du film et je n’arrive pas à y voir autre chose qu’une coquetterie de mise en scène destinée à « faire genre ». L’arrivée inopinée d’un extra-terrestre pendant une convention scientifique, au cœur d’un cratère de météorite, qui provoque la mise en quarantaine d’une petite assemblée de gens hétéroclites qui doivent cohabiter, ça aurait été suffisant en tant que scénario, et ça aurait déjà été un postulat d’étrangeté et d’originalité. Du coup, on se retrouve au final devant un scénario qui ressemble à un château de carte perpétuellement sur le point de s’effondrer sur lui-même : très (trop ?) décalé, très (trop ?) improbable, très (trop ?) compliqué dans sa construction, « Astéroïde City » n’est pas loin de nous larguer sur le bord de la route. Wes Anderson veut faire mieux que bien, du coup il fait trop : trop de star, trop de scènes décalées, trop d’apartés en noir et blanc, pour au final un scénario pas loin d’être illisible et qui ne vas nulle part. Certains critiques y ont vu une parabole du deuil, une  critique de l’ « American Way of Life », un hommage aux films des 50’s, franchement moi j’ai beau chercher, je ne vois pas grand-chose de tout cela. « Astéroïde City » représente pour moi une petite déception, d’autant plus désagréable que je gardais des derniers Wes Anderson (« Grand Budapest Hotel » et « The French Dispatch ») un souvenir charmant.

La bande annonce de "Astéroïde City"

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