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Un point c'est (pas) tout

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Le coin des livres : La Face Nord du Cœur

Publié par Christelle Point sur 9 Septembre 2022, 08:24am

Alors qu’elle est en stage au siège du FBI à l’été 2005, la jeune enquêtrice espagnole Amaia Salazar fait la connaissance de l’agent spécial Dupree, une sommité en matière de profilage. Parce qu’elle l’impressionne par ses capacités lors d’un exercice, il prend Amaia dans son équipe pour traquer un tueur insaisissable. Celui qui sera rapidement surnommé « Le Compositeur » profite des catastrophes naturelles (et de la confusion qui va avec) pour assassiner des familles entières selon un rituel assez étrange. Ensemble, ils vont traquer ce tueur aux motivations insondables jusqu’à la Nouvelle Orléans, où les premiers bulletins météo annoncent un ouragan d’une ampleur terrifiante qu’ils ont nommée Katerina.

« La face Nord du Cœur » est un préquel de la trilogie du Baztan, trilogie qui a rendu célèbre son auteure dans le petit monde du roman noir et a fait l’objet d’une très honorable adaptation Netflix. Dans ce gros roman absolument passionnant, nous sommes bien avant les évènements de la trilogie, Amaia est déjà policière à Pampelune mais elle est célibataire, toute jeune et en stage européen à Quantico. Ce livre, c’est l’histoire de sa rencontre avec l’agent Dupree et de leur première enquête ensemble, une enquête hors du commun dont les 3/4 se déroulent en pleine tragédie pendant les pires heures de la Nouvelle Orléans en 2005. L’enquête proprement dite est passionnante, part bille en tète avec un premier chapitre absolument glaçant. Les motivations étranges de ce tueur, les fausses pistes sur lesquels le FBI et la NOPD se lancent, les conditions dantesques de l’ouragan, les échecs, les rivalités au sein du FBI, tout fonctionne, jusqu’au tout dernier chapitre et dénouement final. Parallèlement à cette enquête, à la Nouvelle Orléans, une autre affaire d’enlèvement de jeunes filles vient s’arrimer  leurs investigations. Au début on se demande pourquoi Redondo s’en sentie obligée de faire une telle digression, qui les emmène dans le Bayou sur les traces d’un réseau qui sent bon le vaudou et les superstitions locales. C’est probablement pour asseoir le personnage de Dupree mais aussi parce que tout cet imaginaire fait de malédictions, de sorcellerie et de magie parle à la jeune Amaia, elle-même bercée par la culture basque et l’imaginaire qui va avec. Cette seconde intrigue étant évidemment là aussi une introduction avec ce qu’Amaia devra composer dans la suite de sa carrière en Espagne. Il y également quelques chapitres qui se déroulent au Superdôme de la Nouvelle-Orléans, au travers du personnage de Nana, une vieille dame piégée par l’ouragan. Ces chapitres-là, qui n’ont qu’un rapport éloigné avec le reste, sont malgré tout indispensables et édifiants. Ils sont là pour poser en termes clairs et imparables le calvaire des habitants pauvre de la Ville, totalement abandonnés, livrée à eux même dans un endroit confiné, sans eau, sans nourriture sans climatisation, sans électricité ni  toilettes. Les chapitres dits « Nana » sont hallucinants ! Pas mal de flash -back viennent aussi émaillés le roman sur l’enfance douloureuse d’Amaia. Si on a lu la trilogie, ils ne font qu’appuyer sur ce que l’on sait déjà (même si on apprend des choses) et font écho à l’enquête présente. Si on ne connait pas la trilogie, j’imagine que ces chapitres sont très intrigants et donnent furieusement envie d’en savoir plus : c’est bien joué de la part de Dolores Redondo. Reste que l’intérêt numéro 1 du roman, plus que l’enquête, plus qu’Amaia et son histoire, c’est Katerina. Personnage central du roman, elle montre au travers de ces 750 pages toute la puissance destructrice dont la Nature est capable, bien plus meurtrière en quelques heures que tous les serials killers du monde réunis.

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