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Un point c'est (pas) tout

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Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Le coin des livres : 1991

Publié par Christelle Point sur 9 Juillet 2022, 14:28pm

Bienvenue en 1991, à cette époque pas si lointaine sans internet, sans téléphones portables, sans analyses ADN ultra-pointues. Au 36 Quai des Orfèvre, à la prestigieuse Brigade Criminelle, le « Rookie » s’appelle Franck Sharko, il n’a pas 30 ans et débarque à peine du Nord. On lui a confié un vieux cold case qui prend la tête de tout le monde, un triple meurtre de femme jamais résolu, alors il passe ses journées à lire de la paperasse. Mais un soir, alors qu’il quitte son service, il est accosté  devant le 36 par un type affolé qui lui raconte une histoire à dormir debout. C’est le début de la première grande enquête de Franck Sharko au sein de la Criminelle.

D’habitude, que ce soit au cinéma, en littérature et dans les séries Tv, je ne suis pas fan des pré-quels, je ne vois souvent pas l’intérêt. Et pourtant, dans le cas de « 1991 », j’ai adhéré tout de suite au principe. Sharko est un personnage que je me targue de bien connaitre avec les années mais qui reste, pour une part de sa personnalité, assez insondable. C’est avec un vif intérêt que j’ai donc dévoré en quelques jours de polar parfaitement bien mené, totalement clair et impossible à lâcher. 77 chapitres courts et nerveux, pas de digressions inutiles ou des pages superflues, des petits cliffhangers à la fin de chaque chapitre pour qu’on puisse les enchainer presque sans s’en rendre compte. L’intrigue est très bien menée, elle est assez tordue mais pourtant parfaitement intelligible et elle brasse des thèmes pour le coup très modernes : le genre, la maladie mentale, le harcèlement scolaire, les errances de la médecine moderne, les abus sur les enfants. Jusqu’à 10 pages de la fin, j’étais dans le brouillard comme les enquêteurs et puis en quelques chapitres, le puzzle se reconstitue facilement, et on comprend de quoi il retourne un tout petit peu avant eux ! Quand on connait les romans de Thilliez, on comprend à la lecture quelques petites choses sur le personnage de Franck Sharko (sa passion pour les trains mécaniques par exemple) mais on peut parfaitement lire « 1991 » sans rien connaitre du personnage, ce serait même amusant de commencer par ce roman là, cela donnerait peut-être une autre perspective à ce personnage aussi charismatique qu’insaisissable. Le seul petit bémol que je pourrais attribuer à ce roman, c’est toute la partie consacrée à la magie et à Houdini, qui à mes yeux n’est pas la plus pertinente ni même la plus passionnante (mais la magie semble fasciner les auteurs de romans noirs, Chattam déjà avait construit un livre quasiment rien que sur ça) mais c’est vraiment un tout petit bémol. Car de tous les Thilliez que j’ai lus, je mets « 1991 » dans mon tiercé de tête juste derrière « Sharko » et « L’Anneau de Moebius ». Ce roman c’est du bon, du très bon roman noir : glauque (pas pas trop), complexe (mais pas trop), avec des personnages bien croqués et un jeune Franck Sharko qui montre ici l’ébauche du flic qu’il deviendra.

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