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Un point c'est (pas) tout

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Le coin des livres : Avenue des géants

Publié par Christelle Point sur 26 Mars 2015, 16:46pm

Le coin des livres : Avenue des géants

Marc Dugain fait de la docu-fiction avec « Avenue des Géants », c'est-à-dire qu’il part d’un vrai personnage avec une vraie histoire (ici Al Kenner) et lui donne le rôle de narrateur, imaginant sa psychologie et son parcours à partir de ce qu’il sait de la réalité. Al Kenner, 15 ans, tue sa grand-mère le jour de l’assassinat de Kennedy, il vivait chez elle et elle le gonflait. Il tue par la même occasion son grand-père… parce qu’il se trouvait là ! Déclaré irresponsable, il est envoyé dans un hôpital psychiatrique qui le traite et le libère 5 plus tard en lui recommandant de ne pas s’approcher de sa mère. Il faut dire que sa mère et lui sont englués dans une relation de haine qui ne peut déboucher à terme que sur un drame. Pourtant, sans ressources, c’est chez elle qu’il retourne vivre. Al Kenner est aujourd’hui emprisonné à vie et aurait été exécuté si la peine de mort avait été en application à l’époque, çà donne une idée de la tournure qu’on pris les évènements ! Marc Dugain nous immerge dans la psychologie complexe, torturée et déviante de cet homme jeune, mesurant plus de 2m20, au QI supérieur à 150 et qui semble hors-norme à tous les points de vue. C’est efficace car par moment, on se prendrait presque d’affection pour ce grand gaillard qui, à sa sortie de l’hôpital, se voit fermer toutes les portes qui auraient pu lui assurer la rédemption. Incapable d’éprouver de l’empathie, écrasé par le poids de sa propre intelligence, incapable de s’insérer dans une société américaine en pleine mutation, il répond tellement parfaitement à la définition du psychopathe que çà en fait presque un cas d’école. Entre les chapitres censés se dérouler dans les années 60, des petits flash forwards viennent rappeler, mine de rien, qu’on a à faire à quelqu’un qui a commis quelque chose d’horrible (je ne dis pas quoi, les derniers chapitres sont glaçants) et qu’on devrait se garder de toute empathie pour cet homme incapable d’en avoir. C’est efficace dans le sens où c’est malsain, que la lecture du parcours de Kenner est éprouvante. Mais le style est agréable, les chapitres courts donne un rythme soutenu, c’est une lecture que je recommande à condition de sa voir dans quoi on met les pieds : ce n’est pas un polar, pas vraiment une fiction, c’est bien plus dérangeant que cela.

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