Le coin des livres : L'Ecorchée

Presque 8 ans après l’affaire dite du « chuchoteur », l’enquêtrice Mila Vasquez a rebondi au service des personnes disparues, tout en essayant de gérer les conséquences de cette précédente affaire si particulière. Contactée par la brigade criminelle, la voilà adjointe à une enquête délicate : des personnes disparues corps et bien depuis des années, présentes dans les fichiers de Mila, de toute condition, de tout âge, femme ou homme, reviennent d’on ne sait où pour commettre des meurtres. Où étaient-ils pendant toutes ces années, sans aucun signe de vie ? Et pourquoi revenir subitement ? De quel bras armé sont-ils le jouet ? Mila ne pourra pas échapper à ces questions, mais surtout elle devra affronter ses démons pour trouver la réponse.

D’un côté, les disparitions volontaires, ces adultes qui se volatilisent du jour au lendemain sans laisser aucune trace et laissant leur proches désemparés, et de l’autre côté des John et Jane Doe, ces morts retrouvés sans identité qui dorment dans les tiroirs des morgues dans l’attente d’une identification qui ne viendra peut-être jamais, ce sont les deux bases du roman de Donato Carrisi. « L’Ecorchée » prend la suite non immédiate du « Chuchoteur », une poigné d’années après l’affaire. Dans ce roman, passionnant, il n’est pas question de ce tueur « par procuration » mais des séquelles bien réelles et tangibles  laissées par l’affaire sur Mila Vasquez. Aujourd’hui affectée au service des personnes disparues (un placard), elle doit reprendre du service lorsque des disparus depuis des années réapparaissent pour commettre des meurtres. Difficile d’en dire plus sans spoiler une intrigue dense mais jamais  tortueuse, qui laisse une grande place à la psychologie non seulement de Mila mais aussi d’un autre enquêteur qui apparait après quelques chapitres et qui devient vite attachant et un peu tragique aussi. C’est tout aussi réussi et passionnant que « Le Chuchoteur », il est difficile de lâcher ce roman très noir qui parle beaucoup de dépression et de solitude. Le dénouement était impossible à prévoir. En tous cas je ne l’ai pas du tout vu venir. Avec ce roman, il propose une suite peut-être moins glauque et violente que le premier roman, et qui a l’avantage de très bien pouvoir être lu sans connaitre ce premier volet. « L’Ecorchée » se suffit à lui-même et pu être apprécié seul, et ce n’est pas souvent le cas des romans intégrant une ensemble plus vaste. Le style est simple et efficace, les personnages bien croqués, le suspens bien préservé et les coups de théâtres efficaces. La fin est ouverte, comme prévu, et elle prévisage le pire pour Mila, avec le probable retour de « qui-vous-savez ».Tout n’est peut-être pas hyper crédible sur tous les plans mais c’est sans gravité et sans grande conséquences. C’est en résumé un bon roman noir qui fait (très) bien le job.