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Dans le New York de la fin du XIXème siècle, un petit groupe d’enquêteurs non professionnels (dont un journaliste et un psychiatre) sont chargé par le préfet de la ville Théodore Roosevelt (le futur président) d’élucider une série de meurtre abominables commis sur des jeunes garçons très pauvres qui s’adonnaient à la prostitution. Une enquête parallèle à celle de la police, qui de toute façon n’a pas l’air de beaucoup se préoccuper de telle victimes, va être l’occasion pour ces néophytes d’expérimenter des méthodes nouvelles jusqu’alors inconnues en criminologie.
Que j’ai eu du mal à venir à bout du polar de Caleb Carr ! Je ne sais pas ce qui n’a pas fonctionné sur moi, mais j’ai failli le laisser tomber à plusieurs reprises. Ce n’est pas le contexte historique qui m’a rebuté, au contraire. A mi-chemin entre « Gangs of New York » et « The Gilded Age » (oui je sais, c’est un grand écart!), ce New York là est intrigant et assez bien rendu. Ce n’est pas l’enquête en elle-même qui ne m’a pas intéressé, même si elle est assez classique. Un tueur en série de jeunes garçons travestis, à une époque où la notion de tueur en série est inconnue et où l’homosexualité est cachée, niée mais malgré tout sans complexe dans les maisons de passe, c’est une intrigue qui fonctionne toujours. Les personnages ont des vraies histoires à eux, il y a même quelques ébauches de sentiments entre eux. C’est peut-être le style touffu, la tournure des phrases ou le vocabulaire volontairement daté qui ont alourdi la lecture. Les chapitres me semblaient interminables, le roman me semblait interminable. Il faudra peut-être que je lui redonne une chance un jour. Pourtant il y a pas mal de bons ingrédients dans « L’Aliéniste », des études psychologiques parfois audacieuses, des expériences scientifiques sur des techniques nouvelles comme la prise d’empreintes, des notions de sociologie, de statistiques qui viennent abonder la réflexion du groupe d’enquêteur. Historiquement, il y a des choses aussi à apprendre sur l’Amérique de 1896, dans son rapport à l’immigration, aux autochtones (les guerres indiennes ne sont pas terminées), aux luttes de classes. Ce roman a eu un vrai succès et je m’en voudrais de dissuader quiconque de s’y plonger. C’est juste qu’il n’a pas fonctionné sur moi et que j’ai l’impression d’avoir été « à coté » de ce livre pendant presque les 10 jours qu’il m’a fallu pour en venir à bout.