Ennio Morricone et le Cinéma Italien au PMC de Strasbourg le 23/10/2025

A quoi reconnaît-on une bonne musique de film ? Pendant la séance, on se dit qu’elle va bien, qu’elle n’écrase pas l’image mais l’accompagne proprement. Comment reconnaît-on une grande musique de film ? On l’écoute loin des images et notre esprit est immédiatement emporté vers le film, on est émus de ressentir les mêmes sensations que pendant la séance. Comment reconnaît-on une TRES grande musique de film ? C’est simple, nul besoin d’avoir même vu le film pour être chamboulé à l’écoute. C’est ce qui fait d’Ennio Morricone, le maestro, le plus grand de tous. Inutile d’avoir vu « la trilogie du dollar » pour ressentir le soleil, la sueur et la poussière du Grand Ouest. Nul besoin d’avoir visionné « Le Clan des Siciliens » pour sentir le souffle du crime organisé sur notre nuque. Pas besoin d’avoir été au cinéma voir « Sacco et Vanzetti » pour sentir au creux du ventre le sentiment insupportable de l’injustice. Ennio Morricone, par son talent et son audace, savait toucher le cœur autant que l’oreille. Au Palais de la Musique et des Congrès, ce 23 novembre, le Band Original Orchestra nous a offert 1h30 de chef d’œuvres absolus sans entracte. Un conteur, avec les mots du Maestro, nous raconte entre les morceaux la genèse de ces œuvres connues de tous, l’amitié avec Sergio Leone, la carrière immense d’un amoureux des images autant que des notes. On connaît tous les morceaux joués, de « Il était une fois dans l’Ouest » à « Mission » mais je veux faire une mention spéciale à « Le Bon, la Brute et le Truand », dont l’extrait le plus connus « L’Estasi dell’oro  » à été joué deux fois. Quel bonheur, c’est mon préféré : frissons de plaisir garantis. Seule infidélité au Maestro, pour mieux souligner qu’il n’était pas seul dans la création italienne : Nino Rota et Fellini (et son obsession pour le cirque). Beaucoup de talent (notamment chez la jeune chanteuse), beaucoup d’émotion, ce concert était une (très) belle surprise.

Un petit aperçu ?