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Un point c'est (pas) tout

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Critique cinéma : The Amateur

Publié par Christelle Point sur 13 Avril 2025, 15:08pm

Depuis que sa femme a été tuée lors d’une prise d’otage terroriste à Londres, Charlie Heller n’a plus qu’une seule ambition dans la vie : venger sa mort. Cryptographe à la CIA depuis de longues années, Charlie ne connait rien du terrain et il n’est à l’aise ni une arme à la main, ni dans la confrontation directe avec qui que ce soit, son terrain de jeu, c’est l’informatique. Parce qu’il détient des informations compromettantes sur ses supérieurs, il obtient d’intégrer une formation de base d’agent de terrain. Mais la CIA n’a en réalité aucune intention de le laisser mener sa petite guerre personnelle, alors la formation de Charlie tourne court et il leur fausse compagnie. Le voilà désormais chasseur de terroriste et proie de ses employeurs.

A mi-chemin entre la trilogie musclée « Jason Bourne » et la série geek « Mr Robot », « The Amateur » est l’adaptation d’un roman de Robert Littell, que je n’ai pas lu. Je n’ai donc rien à dire sur la fidélité ou non au roman. Le film réalisé par James Hawes coche les cases du blockbuster d’action traditionnel, un peu formaté pour plaire au plus grand public possible. 2h pied au plancher, avec tous les ingrédients qui vont bien : l’action, les cascades et les scènes spectaculaires mais aussi du suspens et de l’émotion.  On ne s’ennuie pas, c’est certain, le film est assez peu bavard (ce qui étrangement le défaut de certains blockbuster parfois), la musique n’est pas désagréable mais elle est omniprésente et il faut en prendre son parti. James Hawes réussit quelques scènes assez fortes, comme celle de la piscine à Madrid et il nous fait voyager dans toute l’Europe : Londres, Paris, Marseille, Istanbul, Madrid etc… D’ailleurs, comme dans tous les films US, ils ont beau montrer une photo de Montmartre et de la Cathédrale Sainte Sophie, ils ne peuvent s’empêcher de préciser qu’on est à Paris ou Istanbul, au cas où le spectateur serait nul en géo ! Mais peut-être est-ce nécessaire pour le spectateur américain lambda, allez savoir… Il y a un beau travail de repérage de décors dans « The Amateur », les décors de toutes ces villes sont bien choisis, même si on peut difficilement éviter le côté « cliché » de Marseille ou de la Roumanie ! Dans sa forme, le film est hyper produit, le résultat est un film efficace et musclé, sans être trop complaisant avec la violence. Bien-sur la vengeance de Charlie sera émaillée de morts violentes, mais il n’y aura au final qu’une seule scène de fusillade, les armes à feu n’étant définitivement pas le truc de Charlie. Il manque peut-être juste une pincée d’humour pour parfois dédramatiser telle ou telle situation d’un film qui se prend quand même très au sérieux. J’aime bien Rami Malek de puis « Mr Robot » et ce Rami Malek là que je retrouve ici, petite lunette et mains agiles sur le clavier pour dérégler la course du monde avec essentiellement des 1 et des 0. Il faut de son mieux avec la charge émotionnelle de son personnage en deuil, sans que l’on soit convaincu à 100% dans toutes les scènes. On va dire que, dans sa totalité, il fait le job d’un rôle multi-facette, aussi physique que porté sur l’émotion, un équilibre pas forcément évident à trouver. A ses cotés, les rôles sont quand même très stéréotypés, les méchants sont sans scrupules, l’instructeur bourru est très bourru, sa charmante épouse (qui revient faire des petits flashes back réguliers) est très charmante. Que ce soit Laurence Fishburne, Rachel Brosnahan, Holt McCallany ou encore Jon Bernthal, tous font de leur mieux avec les rôles très peu écrits qui sont les leurs. Sur le fond, je ne sais pas bien entendu si le scénario est crédible, dans le détail ou non.  Mais quand on regarde ce genre de film, on ne s’appesantit pas trop sur la véracité de ce qu’on l’on voit. D’abord parce que, quand on n’est pas de la partie, on ne sait pas si on peu voyager comme cela dans toute l’Europe aussi facilement quand on a la CIA aux trousses. Peut-on manipuler la reconnaissance faciale ? Peut-on fabriquer une bombe comme cela, sans une formation de plusieurs années ? Charlie Heller à un QI de 170 (évidemment, sinon il ne serait pas à la CIA !) et c’est un petit génie en informatique, alors on fait le dos rond et on ravale toutes nos interrogations. C’est mieux, de se laisser porter par une histoire de vengeance, même si elle peut paraitre un peu  « too much ». La distinction entre justice et vengeance est, on s’en rend compte tardivement, assez centrale dans ce scénario. Heller se venge, mais ça ne lui apporte pas la paix et cela ne rends pas justice, il met du temps à s’en rendre compte. Et il y a aussi une petite réflexion sur la mort dans ce film, car Heller n’est pas un tueur, une arme à la main il est incapable de tuer les yeux dans les yeux, c’est quelque chose qui n’est pas souvent souligné dans ce genre de film où ça dégomme souvent à tour de bras. Charlie ne tue que soit de loin (pour ne pas regarder la mort en face) soit indirectement.  « The Amateur » plaira sans doute aux amateurs du genre « Revenge movie » genre « Taken », mais en plus subtil, en plus moral sans doute aussi. Personnellement, j’en attendais mieux, j’espérais surement un thriller plus psychologique et plus « technologique », j’aurais aimé le voir se venger à distance, sans quitter son bureau par exemple. Finalement, « The Amateur » est plus proche de Jason Bourne que de Mr Robot, et c’est dommage.

La bande annonce de "The Amateur"

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