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Second volet de la saga historico-fantastique « Blackwater », « La Digue » a les mêmes qualités que le premier tome. Court, facile à lire dans un style fluide, alternant les passages de comédie humaine avec les passages teintés de fantastique (et même cette fois-ci, d’horreur), ce second roman nous ramène à Perdido au moment où la fameuse digue est en gestation puis en construction. Pour éviter qu’une crue ne vienne à nouveau dévaster la ville et détruire maisons et industries comme en 1919, l’édification de trois immenses digues est votée par le Conseil Municipal et un ingénieur vient s’installer à Perdido. L’étrange Elinor, toujours aussi affable en apparence et insondable en profondeur, n’aime pas cette digue, elle le fait savoir. Cette femme est-elle une sorcière ? Une sirène ? Une démone ? Plus on avance dans le récit plus elle apparaît mue par un objectif à long terme. A murmurer ceci à l’oreille de son mari, à laisser sous-entendre cela à qui veut l’entendre, elle semble poursuivre un but. On ne le devine pas encore : il commence à peine à prendre forme. Le roman s’étale sur 5 années, du mariage d’Oscar et Elinor au cinquième anniversaire de Frances, leur deuxième fille : le temps de la construction des digues. De nouveaux personnages apparaissent dans le petit monde de Perdido, mais reste une constante : l’animosité grandissante entre Elinor et sa belle-mère Marie-Love. Loin de s’apaiser, cette rivalité se cristallise en une haine recuite qui laisse présager le pire (pour Marie-Love, probablement). Chaque plan que cette dernière fomente pour nuire à sa belle-fille finit par se retourner contre elle, cela en devient presque surnaturel, et pour cause… Marie-Love est détestable à vouloir contrôler tout le monde, à perpétuellement manœuvrer pour garder sous sa coupe ses deux enfants, ne reculant ni devant le chantage, ni devant les mensonges. Mais en face, Elinor fait peur : elle et sa maison sont source d’angoisse, et on sent qu’elle n’hésitera pas à faire couler un sang innocent si cela sert son but ultime. On a raison de penser cela, elle le prouvera à la fin du roman dans une scène abominable et pleine de cruauté. Le dernier chapitre annonce le prochain tome « La Maison » car la petite Frances à peur d’une partie de cette maison, une peur inexplicable, irrationnelle, une peur mal définie qui, je le sens, va prendre vilaine forme dans le roman qui arrive. Décidément, on est dans une saga que ne renierait pas Stephen King !