Le coin des livres : Anatomie d'une Chute - scénario commenté

Ceci n’est pas la simple retranscription du scénario  d’ « Anatomie d’une chute » agrémenté de quelques photos. Le livre proposé par Justine Triet et Arthur Hariri va au-delà, ils utilisent trois couleurs : en noir les parties conservées à l’écran (en français et en anglais, comme dans le film, un bon moyen de réviser sa LV1 !), en bleu les passages coupés au montage et en orange, les justifications qui ont amené à cette coupe. On peut ainsi toucher du doigt, tout du moins un petit peu pour les néophytes que nous sommes, le travail de construction d’un film, les effets que l’on doit ménager, les clefs que l’on doit sonner au spectateur et la marge qu’il faut lui laisser. Mais je préviens tout de suite, si vous pensez trouver dans ce livre la solution au dilemme du film, (coupable, pas coupable) vous n’allez pas être beaucoup plus avancé à la fin de la lecture. Personnellement, je me suis forgée ma conviction à la sortie du film, elle n’a pas bougé à la lecture du scénario commenté. Agrémenté de photos, photos du film, photos de tournage, le livre est augmenté en préface de documents. Des dessins d’Arthur Hariri, des partitions de la bande originale classique, l’extrait d’un cours de droit de l’avocat, l’extrait d’un cours de littérature de la victime, des projets d’affiche et même de quelques  extraits du découpage technique du chef opérateur. Tout cela est présent pour donner un aspect complet au livre, et cela parle surement aux spécialistes de la technique du cinéma mais franchement, en tant que simple spectatrice, certains passages jargonnant m’échappent totalement ! Quand on aime le cinéma, et devant un succès aussi grand (et pour ma part quand même, je n’en démords pas, un peu surprenant), la lecture de « Anatomie d’une chute, scénario commenté » est une expérience intéressante et rare. Elle permet de lever un tout petit coté du voile de la construction d’un long métrage, on comprend ainsi l’investissement que représente un film pour ses auteurs, en temps, en énergie, en travail, en espérance. Cela devrait sans doute nous rendre, nous spectateur, parfois plus indulgent devant un long métrage que nous trouvons un peu faible, un peu paresseux, un peu « facile » :  La critique est aisée, mais l’art est difficile.