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La mort massive et inexpliquée d’animaux aux quatre coins du monde interpelle Shan, jeune chercheuse de l’Institut de virologie de Grenoble. Des grands singes du Congo aux cétacés dans l’embouchure du Saint Laurent, tous meurent subitement, prostrés et les yeux noyés de larmes. Suspectant un virus, la jeune chercheuse part sur ses congés pour en apprendre plus sur ces morts inquiétantes. Mais Shan, sans le savoir, a mis le doigt dans un engrenage terrifiant, dont elle ne suspecte ni l’ampleur, ni la dangerosité.
J’ai déjà lu un roman de Sonja Delzongle, « Boréal », qui m’avait laissé un souvenir mitigé. « Le Dernier Chant » confirme, malheureusement, le fait que cette auteure ne va pas être ma « cup of tea ». Pourtant, son roman n’est ni mal écrit ni mal construit, et le début est même intriguant. Son héroïne, Shan, a une histoire complexe (enfant « boat people », en rupture avec son jumeau, en deuil de son fiancé) et qui la rend plutôt sympathique. D’ailleurs, les premières pages au Québec puis au Congo sont réussies et font plutôt mouche. L’intervention de l’IA « post mortem » de son petit ami pose des bonnes questions, met (assez) mal à l’aise et aurait peut-être mérité un traitement plus approfondi, point de vue psychologique. Le souci c’est qu’ensuite le roman s’engouffre dans une faille faite de complotisme, de légendes urbaines, pour accumuler les explications scientifiques complexes et les symboles étranges. C’est bien simple, plus j’avance dans le roman, moins je me passionne pour ce qui s’y déroule parce que moins je comprends ce que je lis ! A partir du moment où Shan intègre un groupe de personnes vivant en mobil home, groupe mal défini de gens en marge de la société et qui prétendent mette à jour je ne sais quel complot à base de bases secrètes et de symboles cachés, on en croit plus trop à ce qu’on lit. « Ils nous ont manipulés avec le COVID, ils décident ceci, ils dissimulent cela... », ni l’auteure ni ses personnages ne prennent le temps (ou le risque) de préciser qui « ils » sont ! Rebondissements en cascade, fausses pistes et autres chausse trappes, le roman ne fera finalement que foncer tête baissée dans une spirale de moins en moins crédible et pour ce qui me concerne, de moins en moins intéressante. Sauf à la toute fin peut-être, en Allemagne, avec une histoire de gouffre artificiel qui aurait mérité mieux que d’être reléguée en fin de roman et évacuée en trois pages. Delzongle avait pourtant un sujet intéressant au départ : le son utilisé comme arme. Mais, en guise de bruit, son roman fait un peu « pschitt ». Elle part d’un phénomène dont j’ai déjà entendu parler, le « Hum », mais elle n’en tire pas le roman que j’avais espéré : une déception.