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C’est à Malaga que Jon et Antonia sont envoyés par Mentor, pour enquêter de façon parallèle à la police locale sur la mort d’un sbire de la mafia russe et la disparition de sa jeune épouse espagnole, enceinte. La mafia russe, tout du moins l’une de ses branches (car c’est une pieuvre plutôt qu’une organisation structurée) installée localement est dirigée d’une main de fer par Orlov, et l’Organisation qui commandite les deux enquêteurs (« Europol ») soupçonne le parrain d’avoir fait disparaitre sa petite main, mais surtout de chercher à aussi assassiner Lola, sa jeune épouse. Jon et Antonia sont persuadés que la jeune Lola sait des choses très importantes qui font d’elle une proie, et la retrouver vivante devient prioritaire.
Après « Reine Rouge », c’est avec une vraie gourmandise que je retrouve le couple le plus mal assortie du roman noir espagnol : Jon et Antonia. Le roman débute quelques mois après la fin du premier tome, le duo s’est désormais apprivoisé et quelques automatisme (une une certaine complicité) s’est peu à peu installée entre eux. Bien entendu leur problèmes respectifs demeurent : Jon, fort (mais pas gros !), gay, fils à maman et toujours habillé de costumes hors de prix (il va encore en salir quelques uns, la mort dans l’âme !) est de plus en plus attachant. Ce côté gros nounours fait mouche sur le lecteur. Antonia, elle, ne va pas bien, elle prend trop de médocs, ne voit plus son fils et sa santé mentale vacille. C’est dans cet état d’esprit qu’elle se lance sur la piste de la jeune Lola. L’intrigue est assez facile à suivre puisqu’il s’agit d’une course poursuite qui met en scène plusieurs chasseurs pour une proie. Lola est traquée par la police locale, par Jon et Antonia mais aussi par Orlov qui a mandaté une tueuse à gage russe implacable surnommée la Louve Noire. Peut-être moins trépidante que passionnante que l’intrigue de « Reine Rouge », l’alternance de chapitres consacrés à Jon et Antonia avec des flash back et aussi des chapitres du point de vue de Lola maintient l’intérêt jusqu’au feu d’artifice final, très bien raconté et très « cinématographique ». Dans un style très efficace et bourré d’humour (ce qui est très appréciable dans un roman noir), le roman passe tout seul. J’aime bien le recul que prends parfois Juan Gomez-Jurado avec le récit (il brise quelquefois le quatrième mur, en quelque sorte), ses petits gimmicks sur le tour de taille de Jon (qui n’est pas gros !) ou ses comparaisons et métaphores audacieuses. Peut-on lire ce roman sans avoir lu premier tome ? Sans doute mais ce serait dommage car dans ce cas, beaucoup de choses nous échapperaient. Peut-on lire ce roman sans lire le suivant (« Roi Blanc ») ? Ca m’étonnerait que cela soit possible car « Louve Noire » s’arrête en plein milieu d’une scène, avec un cliffhanger très frustrant et qui donne envie de vite s’attaquer au troisième (et dernier à ce jour) volet des aventure de Jon Guttiérez et Antonia Scott.