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Un point c'est (pas) tout

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Le coin des livres : La Femme en Vert

Publié par Christelle Point sur 17 Janvier 2025, 16:35pm

Lorsqu’un squelette enterré clandestinement depuis des décennies réapparaît dans la banlieue de Reykjavík, Erlendur et ses deux coéquipiers, Elinborg et Sigurdur Oli, sont chargés d’élucider ce très vieux cold case. Cette enquête les amènera à se pencher sur la période de la Deuxième Guerre Mondiale et de l’occupation anglaise puis américaine de leur île. Parallèlement à l’enquête, la fille d’Erlendur, enceinte et droguée, est au plus mal. Lui qui n’a jamais réussi à lier des liens avec sa fille a peut-être une chance, dans cette épreuve, de réussir à lui ouvrir son cœur.

C’est toujours un bonheur de retrouver Erlendur, cet enquêteur solitaire, pour une nouvelle enquête. L’intrigue de « La Femme en Vert », qui nous met en présence d’un cold case, rappelle fortement l’intrigue de « Le Mur des Silences » de l’autre série de l’auteur, la série « Konrad ». Un squelette retrouvé, une enquête difficile sur des évènements lointains, une intrigue qui traite de violences conjugales : la trame est (très) similaire. Ceci dit, les violences intrafamiliales sont presque toujours une constante chez cet auteur, soit c’est une préoccupation personnelle, soit un sujet très prégnant dans la société islandaise, soit un peu des deux ! Quoi qu’il en soit, le roman alterne entre des scènes contemporaines (l’enquête sur le squelette, l’hospitalisation dramatique de la fille d’Erlendur) et des flashes back. Ces derniers mettent en scène une famille, dans les années 40, en proie à la tyrannie du père de famille, un pervers violent et manipulateur. Ici les chapitres n’alternent pas entre eux, parfois on passe du passé au présent sans prévenir, avec juste un saut de ligne. Cela peut surprendre mais au final ça dynamique le roman. Ces flashes back, très anxiogènes, nous laissent deviner rapidement ce qui a pu se jouer et nous permet de faire des suppositions sur l’identité du squelette retrouvé. Mais Indridason parvient quand même à nous surprendre à la fin, par une petite pirouette efficace. Parallèlement à l’enquête, la fille d’Erlendur est hospitalisée dans un état grave, c’est l’occasion de rencontrer son ex-femme (une femme dure, haineuse, sans doute profondément malheureuse) mais c’est surtout l’occasion pour Erlendur de raconter son traumatisme d’enfance et la mort de son petit frère. Ce sujet-là, évoqué à mots couverts dans les romans précédents, est enfin expliqué dans la longueur avec des vrais éléments de contexte. Nul doute qu’on en entendra de nouveau parler dans les romans qui suivront. « La Femme en Vert » est un roman tout aussi efficace et prenant que les précédents, et il nous ouvre cette fois-ci une fenêtre sur l’Islande pendant la Guerre. L’occupation américaine, qui a pu dans certains romans précédents être à l’origine de choses pas très sympathiques, est aussi présentée sous un autre jour, nettement plus positif. J’ai beaucoup aimé ce roman facile à lire, passionnant à suivre et qui apporte sa petite pierre à la grande saga d’Erlendur. Il y a dans ce roman beaucoup de délicatesse, de tendresse et d’émotion, peut-être encore plus que dans tous ceux que j’ai lu précédemment de cet auteur prolifique.

 

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