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Un point c'est (pas) tout

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Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Le coin des livres : Claustrations

Publié par Christelle Point sur 12 Janvier 2025, 08:39am

Cloitré, séquestré, interné… Ils sont trois à ne plus pouvoir jouir de leur liberté. Il y a Charles qui se cache dans sa cave pour échapper à la police, il y a Clara, enlevée en plaine rue et retenue prisonnière dans une geôle insalubre, sans explication. Et puis il y a monsieur Concerto, psychotique et interné. Ont-ils quelque chose en commun, se connaissent-ils ? Rien ne permet de le penser sauf qu’ils ont tous le même tatouage au même endroit du corps.

J’ai cru comprendre que « Claustration » était le premier roman de Salvatore Minni. Et pour un premier roman, c’est très audacieux de s’attaquer à un thriller psychologique de ce type, qui embarque son lecteur dans le labyrinthe du psychisme humain jusqu’au malaise. Le roman alterne entre 4 personnages principaux, traités à égalité au moins jusqu’au deux tiers du roman. Il y a Clara, une jeune femme médecin séquestré dans des conditions horribles et sans aucune explication, a-t-elle été victime d’un enlèvement crapuleux ? Des petits apartés entre les chapitres laissent plutôt entrevoir qu’elle serait peut-être l’héroïne d’une télé réalité cruelle. Mais comment peut-on être l’héroïne d’un « jeu TV » à son corps défendant ? Tout cela n’a aucun sens. Il y a Françoise la collègue de Clara qui la cherche sans cesse et sans succès, ce personnage là est le seul à ne pas être enfermé, il apparait moins souvent et semble être le plus « normal ». Il y a Charles qui se cache dans sa cave pour échapper à la police. Il n’a rien fait de mal, il a juste 65 ans et dans le pays où il vit, les plus de 65 ans sont automatiquement euthanasiés (une manière de régler le problème des retraites, sans doute !). Comment un pays peut-il en arriver là ? Son épouse Rose cherche des solutions pour lui faire échapper à la sentence, mais lui commence à se lasser de cette vie entre 4 murs. Le dernier personnage est monsieur Concerto (pas de prénom), un homme psychotique, probablement schizophrène interné de force à la demande de sa famille. Il est à la fois en grande souffrance psychique et persuadé d’être normal. En réalité, on le découvre à la fin du roman, sa maladie est bien plus complexe. Le livre est ainsi construit, on alterne entre 4 personnages, 4 souffrances. Il y a un prologue qui semble n’avoir rien en commun avec ces 4 histoires mais qui, in fine, sera crucial pour la compréhension de l’ensemble. Il y a deux coups de théâtre dans le dernier tiers du livre. Le premier, si on est un malin, un peu habitué aux thrillers dans la littérature et le cinéma, on peut le deviner ou tout du moins le sentir venir. Le second coup de théatre est plus inattendu, et aussi plus dérangeant. Pris dans son ensemble, ce premier roman est malin, il met suffisamment mal à l’aise pour qu’on ait envie de lire le chapitre qui suit mais il ne fait pas dans la surenchère, il ne cède pas à ce que parfois certains auteurs font, faire du glauque pour le glauque. C’est un roman pas trop long, qui dans son dernier tiers devient à la fois plus clair et plus complexe. Une fois qu’on a compris ce qui lie ces personnages (hormis le tatouage), le thriller psychologique prend toute sa dimension, jusqu’à un final terriblement tragique.

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