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Un point c'est (pas) tout

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Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Critique cinéma : My Sunshine

Publié par Christelle Point sur 29 Décembre 2024, 15:37pm

Sur l’île d’Hokkaido, Un jeune hockeyeur japonais emprunté, Tayuka, peu doué et très peu sur de lui, est fascinée par la jolie patineuse qui s’entraine non loin de lui, la délicate Sakura. Le coach de Sakura, touché par la maladresse de Tayuka, lui propose de lui apprendre les rudiments du patinage et propose au couple de tenter les épreuves fédérales de danse sur glace. L’osmose semble fonctionner entre les deux patineurs, mais les non dits et les sentiments vont vite venir fracturer le délicat équilibre du petit couple sur la glace.

« My Sunshine » est un film qui, dans sa forme, peut franchement déconcerter. Déjà il est recadré format « carré », comme l’était « Tatami » par exemple. C’est peut-être la nouvelle marotte des réalisateurs qui veulent se démarquer, renoncer au grand écran et imposer au spectateur deux grandes bandes noires sur chaque côté de l’écran de cinéma. Je ne vois pas bien ce que cela apporte mais soit. Ensuite, l’image est, tout au long du film, légèrement surexposée, ce qui donne un petit aspect « cotonneux » au film, comme pour renforcer le propos. Là encore, pourquoi pas. Mais ce qui déconcerte encore davantage, c’est l’absence de musique (hors séquence de patinage évidemment), les dialogues minimalistes et toujours espacés de plusieurs secondes de silence. Encore une fois je n’ai rien contre sauf que si vous compilez toutes ces caractéristiques et que vous ajoutez des scènes qui s’étirent, certaines un peu superflues, vous obtenez au final un film qui n’est clairement pas formaté pour un large public, surtout celui qui est biberonné aux blockbusters ! Je ne suis pas une spécialiste de la culture nipponne, il y a donc des choses que je ne peux que supposer. Par exemple, il y a un couple homosexuel dans ce film que l’on voit ensemble à maintes reprises. Ils ne se touchent quasiment jamais, pas de baiser, pas de caresse, pas de  signes extérieurs d’affection. S’ils ne partageaient pas le même lit (et encore, très chastement), on pourrait les prendre pour de simples colocataires. J’en ai conclus, peut-être hâtivement, que c’est un sujet très délicat encore à évoquer et encore plus à filmer au Japon. Le long métrage ne dure que 90 minutes mais à cause de ce rythme lent, il semble s’étirer. Les comédiens font très bien le job, notamment le jeune Keitatsu Koshiyama et Sosuke Ikematsu. Le premier campe un adolescent mal dans sa peau, bègue (comme son père) et qui ne se sent pas à sa place dans les sports qu’on lui fait pratiquer, comme le base ball ou le hockey. Il y a un petit côté « Billy Elliott » dans ce personnage et Keitatsu Koshiyama le rends très vite attachant. Sosuke Ikematsu interprète lui un coach taciturne qui assume mal son homosexualité et ressasse, peut-être, une carrière sportive inaboutie. Très fermé au début du film, il retrouve avec  son élève son amour du patinage et une certaine légèreté, peut-être se reconnait-il en lui ? La jeune patineuse, Sakura est interprétée par Kiara Nakanishi. C’est son premier rôle, comme Keitatsu Koshiyama, mais elle s’en sort moins bien, inexpressive et mutique, elle campe une Sakura insondable qu’on a du mal à trouver sympathique. Le film parle beaucoup de patinage et il y a beaucoup de scène sur la glace (ceux qui n’aiment pas ce sport devraient trouver le temps long, mais c e n’est pas mon cas) mais ce sport est un prétexte pour raconter plusieurs histoires de sentiments : celle de Tayka pour la jolie Sakura, celle de Sakura pour son entraineur, celle de Arakawa pour son sport. Cette histoire est une parenthèse dans leur vie à tous : elle abandonne le simple pour le double (sans grande conviction), lui délaisse le hockey pour le patinage, et Arakawa retrouve momentanément la joie de vivre et d’enseigner son sport. Comme les parenthèses finissent toujours par se refermer, on comprend vite pourquoi et comment cela va se terminer. Le film se termine au milieu d’une scène sans qu’on puisse deviner le moins du monde ce qui pourrait advenir ensuite. Ca aurait pu être frustrant mais finalement non, peu importe ce qui sortira de la bouche du jeune garçon, il ira forcément mieux après cette parenthèse qu’avant. Pendant cet hiver sur la glace il a réussi quelque chose, il a eu confiance en lui, et c’est probablement le plus important. « My Sunshine » est il film charmant mais clairement pas tout public, c’est une bulle de douceur et de sensibilité qui, tout bien pesé, ne fait pas de mal, par ces temps troublés.

La bande annonce de "My Sunshine"

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