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Alors que la police lyonnaise pétrifiée découvre le cadavre éventré d’un savant américain dans les catacombes de la capitale des Gaules, les astronautes de la Station Spatiale Internationale découvrent eux aussi, le cadavre de leur collègue éventré dans un module de la station. Deux morts identiques, quasi simultanées, à des endroits si éloignés interroge forcément la commissaire stagiaire Louise Vernay. Elle se débrouille, au culot, pour être envoyée par Interpol aux Etats-Unis afin d’enquêter sur sa victime lyonnaise. Dotée d’un caractère particulièrement bien trempé, elle va trouver outre atlantique non pas des réponses mais des questions supplémentaires qu’elle ne se pose pas encore.
C’est la première fois que je lis un roman entier de Fabrice Papillon (j’ai déjà du le croiser au fil de quelques recueils de nouvelles) et j’ai choisi « Aliénés » au vu de sa prometteuse quatrième de couverture. Apparemment, son héroïne Louise Vernay a déjà eu une ou des aventures avant celle ci dans des tomes précédents mais je ne pense pas que cela soit préjudiciable à la lecture de celui-ci de manière isolée. L’intrigue part bien, on est tout de suite happé par la coïncidence improbable de cette double mort et la flopée de mystère qui l’accompagne sur les signes mystérieux trouvés dans les sous-sols de Lyon tout aussi mystérieux : du mystère + du mystère + du mystère ! Ceci dit, rapidement je me suis dit que cette Louise Vernay allait m’exaspérer avec son caractère de cochon (je ne respecte rien, je méprise tout le monde, je suis un loup solitaire dans un monde de loups solitaires…) et le moins que l’on puisse dire est que de ce point de vue elle ne m’a jamais démentie! Toute la première partie à Lyon est franchement pas mal mais à partir du moment où elle est envoyée en Californie, le roman est pris dans un tourbillon, une fuite un avant qui ne trouvera pas de limites. Difficile ainsi de résumer une intrigue qui se met à mélanger pèle mêle et sans vergogne tant de concepts : les OVNI (la théorie des « Premiers Astronautes », pour ceux qui connaissent), l’exobiologie, les GAFAM, la NASA et qui voit défiler Elon Musc, le pape François, Joe Biden, le Prince William et même Raël ! Dans « Aliénés », on sème le FBI grâce à des installations secrètes, on vole des F16, on fait faire des analyses hyper pointues d’éléments de scène de crime par des types dans leur sous-sol, on décolle pour l’espace avec une préparation minimale dans des engins sur lesquels on ne s’est pas entrainés, on trahit son pays comme on change de chemise, etc… Franchement, arrivé au milieu du roman j’avais déjà frisé l’overdose ! La forme est donc sujette à caution mais alors que dire du fond ? Fabrice Papillon n’a pas peur de monter des intrigues en surfant que le complotisme le plus éculé ! Ca se voudrait cynique j’imagine, alors qu’honnêtement ca frise surtout le ridicule. Quant au dernier chapitre avec Joe Biden, il se voudrait surement comme l’ultime coup de théâtre d’un roman qui en a déjà comporté beaucoup, il voudrait terminer le roman sur un dernier point d’interrogation qui (ô surprise) pourrait tout remettre en cause encore une fois sauf que bon… Pour ma part j’étais surtout heureuse d’en finir. Voilà un roman qui partait fichtrement bien et qui est parti en sucette totalement : une déception indéniable.