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Un point c'est (pas) tout

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Critique cinéma : Gladiator II

Publié par Christelle Point sur 17 Novembre 2024, 16:52pm

 

Vainqueur de la dernière cité libre de Numidie, le général romain Acacius revient à Rome en héros, et amène avec lui des guerriers numides vaincus pour que Rome en fasse des gladiateurs pour les jeux du Colisée. Il ne le sait pas, personne ne le sait, mais parmi ses guerriers se trouve Lucius, le fils de Maximus et neveu de Commode, qui fut exilé en Afrique par sa mère pour le protéger. Rome est à présent aux mains des empereurs jumeaux Ceta et Caracalla, des empereurs dégénérés et sanguinaires qu’Acacius rêve de voir déchus.

Pas loin de 25 ans s’est écoulé depuis « Gladiator » et près de 15 ans sépare l’intrigue du premier film de celle du second. Ridley Scott devait porter en lui depuis bien longtemps le projet de poursuivre l’histoire de la descendance de Maximus, par le truchement du jeune Lucius. Le film, qui dure quand même 2h30, est un long métrage hyper produit pour être spectaculaire et il l’est, pas de doute. La reconstitution de la Ville de Rome, les Jeux du Colisée qui sont la colonne vertébrale du film (pas moins de 4 jours de Jeux), les scènes de batailles réelles (début du film) ou reconstituées sont impressionnantes comme on attendait qu’elles le soient, et pas inutilement longue non plus, ce qui appréciable. Alors bien-sur c’est violent, un peu gore même par moment : l’époque était ultra violence certes mais on ne peut se départir de l’idée que Ridley Scott est un peu complaisant parfois avec la violence. Etait-il forcé de montrer autant de sang, de têtes coupées ou de membres arrachés ? Franchement je ne suis pas sure. Et puis il s’est fait plaisir avec des rajouts qui, historiquement, sont très discutables. Pour que la dramaturgie soit encore plus gore, il fait combattre les gladiateurs avec des babouins assoiffés de sang et surtout des requins mangeurs d’homme, dont on se demande bien comment les armées romaines ont pu les trouver, les capturer et les amener jusqu’au milieu du Colisée ! On n’est pas loin du ridicule historique par moment dans ce genre de détails improbables ! A la musique, le compositeur Harry Gregson Williams se coule comme il peut dans la bande originale première de Hans Zimmer, en en reprenant même des lignes musicales entières à chaque fois qu’il est question de Maximus, et il en est souvent question. Il n’avait pas d’autres choix je pense, tant la bande originale de Zimmer était forte et est restée dans toutes les mémoires. J’ajoute que techniquement le film est très dynamique (2h30 sans ennui, ce n’est pas toujours facile), que le générique de début est assez chouette (on revoit sous forme dessinées les dernières scènes du premier film) et que Ridley Scott confirme qu’il est derrière la caméra, un vrai cador pour ce genre de grand spectacle. Gros point fort du film aussi : le casting. En tête d’affiche Paul Mescal, un comédiens que je connais mal mais qui fait le job, et pourtant succéder à Russel Crowe est une tâche difficile. Les seconds rôles sont très écrits et très bien incarnés, à la fois par Denzel Washington  et Pedro Pascal. Leurs rôles sont écrits en un miroir, ils oscillent entre le Vice et la Vertu en se croisant, quand l’un est du coté de Lucius l’autre ne l’est pas puis les choses se brouillent pour se croiser, ce sont des beaux rôles pour de beaux comédiens. Connie Nielsen retrouve le rôle de Lucilla, c’est la seule à faire le trait d’union entre les deux films. Quant aux empereurs Ceta et Caracalla, incarnés respectivement par Joseph Quinn et Fred Hechinger, ils ont plus que caricaturaux. Pauvres acteurs qui ont eu à jouer des rôles si outranciers qu’ils en deviennent improbables. On aimait détester Joaquin Phoenix dans le rôle de Commode car il était flamboyant, ici Ceta et Caracalla sont juste pathétiques. Et c’est la transition rêvée pour évoquer le scénario de « Glatiador II » qui revisite l’histoire romaine à grand traits. Clairement il ne faut pas être puriste pour regarder sans ciller le petit fils de Marc Aurèle  projeter de restaurer la République alors que ce personnage historique bien réel a été éliminé par Caracalla avant même d’avoir pu représenter le moindre danger pour le pouvoir. Il faut oublier pudiquement nos cours d’histoire romaine et laisser le scénario en faire carrément autre chose : une ode à la Liberté et une condamnation de l’esclavage, une évocation vaine de la vengeance, une lutte du « Populus » contre les élites corrompues ou autre chose. Le scénario est une sorte de fourre-tout où tout le monde peut trouver le message de fond qui lui convient. C’est consensuel et ces temps troublés qui sont les nôtres, ça permet de ratisser large.  Le personnage de Maximus est omniprésent, des scènes entières sont intégrées à « Gladiator II » pour bien marquer la continuité indéniable entre les deux films. Cela permet de créer une œuvre cohérente et de capitaliser le plus possible sur le succès énorme du premier film. Ca ne me pose pas problème, au contraire, on est là devant une vraie suite, pas une redite même si on a pu craindre le pire tant la dramaturgie est identique : une bataille initiale puis un héros déchu, trahit et dépressif réduit à l’état de Gladiateur qui trouve son salut dans l’arène en retrouvant son aspect « meneur d’homme ».  Film à grand spectacle qui ne réussit  pas totalement à se hisser à hauteur du film de 2000, « Gladiator II » est à réserver aux spectateurs qui n’ont peur ni du sang, ni de la violence. Je le déconseille surtout aux férus d’Histoire Romaine qui supporteront peut-être mal qu’on la triture ainsi sans vergogne !

La bande annonce de "Gladiator II"

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