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Un jour d’été, en pleine canicule, une panne de métro sur la ligne 1 provoque une immense pagaille. Parmi les centaines de passagers coincés sous terre, Max et Célia, deux jeunes amoureux tout au début de leur histoire. Lorsque les passagers, excédés et au bord du malaise commencent à évacuer par les tunnels, Max et Célia sont séparés par la cohue. Max remonte à la surface, mais Célia est introuvable. Le jeune homme, légitimement très inquiet, cherche à tous prix à la retrouver. Mais vite, il découvre un aspect de la vie de Célia qu’il ignorait, et qui se révèle inquiétant.
« Disparition » (titre bateau s’il en est !) est un premier roman. J’ai déjà lu et apprécié Nicolas Nutten et je découvre donc avec ce polar ses débuts dans le genre. Le point de départ de l’intrigue est assez bien vu : la panne géante sur la ligne 1 (une ligne automatisée, cela ajoute un peu à la pagaille qui s’installe assez vite), l’angoisse qui monte, l’évacuation anarchique et le fait qu’une jeune femme soit perdue dans les méandres du métro, tout cela était prometteur. Même après, le récit continue de tenir la route, Max va déclarer la disparition de son amie à la police, et incapable de rester sans rien faire, sollicite une connaissance qui est un « cataphile » (comprendre, un habitué des catacombes de Paris). Et tout le voyage dans le monde inquiétant des catacombes est là aussi très réussi, et instructif, et flippant. C’est après qu’à mon sens la roman devient moins passionnant. L’intrigue prend alors un tour compliqué, flirtant avec des thèmes un peu éculés (le trafic de drogue, la mafia russe…), faisant intervenir des personnages un peu caricaturaux, affublant le héros d’une copine semblant tombée du ciel mais curieusement très impliquée. Les rebondissements se succèdent et on tombe dans le polar pur sucre, loin de la bonne idée originale du début. En fait, Nicolas Nutten voulait probablement trop bien faire : dénoncer ceci, évoquer cela, puis encore cela… Son intrigue finit par devenir de moins en moins lisible. Heureusement que tout se clarifie un peu sur la fin, une fin là encore, qui aurait pu être plus originale. C’est comme si l’auteur avait une trame en tête, une sorte de trame de série TV et qu’il la suivait consciencieusement : alors, il faut un point de départ bien flippant, un décor angoissant, des vilains très vilains, des vilains moins vilains, une scène gore, une fille qui débarque pour aider notre héros, une injustice à venger, des flingues, de la drogue, des hommes de main, un géant industriel qui cache des secrets, etc… Ce côté un peu « catalogue » finit par gâcher la bonne impression des premiers chapitres. Après, il ne faut tout jeter de ce premier roman, l’écriture est sympathique, il y a quelques touches d’humour, l’auteur n’a pas peur de croquer des personnages complexes, il n’a pas peur non plus de faire couler le sang des coupables comme des innocents. Mais même si on arrive facilement au bout de ces 60 chapitres, l’intérêt allant diminuant au fil des pages, « Disparition » ne laisse pas un souvenir fort. Mais c’est un premier roman et « Comme deux Gouttes de sang », son deuxième roman lu dernièrement, était bien meilleur. Nicolas Nutten mérite qu’on suive l’évolution de son travail car apparemment, il progresse vite.