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Un point c'est (pas) tout

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Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Critique cinéma : L'Amour Ouf

Publié par Christelle Point sur 20 Octobre 2024, 15:43pm

Ils n’ont presque rien en commun : Clotaire à quitté le lycée dés que cela a été possible et depuis il traine et commet des larcins avec ses potes. Il est déjà bien engagé sur le chemin de la délinquance et dans sa famille modeste, on crie plus qu’on ne parle, et on cogne aussi. Jackie est bonne élève, son père est aimant, elle vit dans une jolie maison  et elle a tout pour réussir. Ils n’ont presque rien en commun pourtant ils vont s’aimer, ils vont s’aimer de ouf !

C’est non sans une certaine appréhension que je suis allée voir le (très) long métrage de Gilles Lellouche.  Sur le papier, une histoire d’amour toute simple peut-elle raisonnablement occuper 2h45 de cinéma ? Ils n’ont rien en commun, ils tombent amoureux avec naïveté mais la vie les sépare : vont-ils se retrouver ? Franchement, plus éculé comme concept, tu meurs… Et pourtant, avec « L’Amour Ouf » Gilles Lellouche a vu les choses en grand. C’est un film très ambitieux, soigné dans sa forme, au casting 5 étoiles et au rythme d’enfer. En 2h45, Gilles Lellouche nous offre à la fois un film de braquage (attention certaines scènes sont assez violentes), une comédie romantique, une comédie musicale, un « teenage movie », un drame social et j’en passe. Filmé dans le nord de la France sur deux époques, les années 80 et les années 2000, Lellouche réussi le petit tour de force de nous embarquer dans une histoire d’amour toute simple, au bout des 2h45, sans qu’on ne voie pas trop le temps passer. Franchement, j’ai vu des films de 2 heures qui m’ont paru bien plus long que celui-ci. Il y a clairement une volonté de bien faire avec des beaux plans, une certaine audace dans le placement de la caméra, un beau travail sur le son (et notamment avec l’utilisation du silence total) et une bande originale d’enfer. Pensez-donc : The Cure, Prince, Yves Simon, Deep Purple, Billy Idol, quel bonheur pour les oreilles ! Que son intrigue se déroule dans des années 80 parfaitement reconstituées ou au début des années 2000, les détails sont précis dans les costumes (blousons en jean trop grands, jean à pince, cheveux permanentés…), les décors, les accessoires. Tout cela mis bout à bout donne un long métrage hyper maitrisé, très ambitieux. Alors on lui pardonne quelques scènes un peu « too much » à base de couchers de soleil, à moins qu’il ne s’agisse de clins d’œil comme ce long baiser sur devant d’une locomotive, comme d’autres ont filmé deux amoureux très différents sur la proue du Titanic. On lui pardonne aussi quelques incohérences (Jackie change de couleur d’yeux entre 6 et 17 ans !). On croit que sa scène d’ouverture est un flash forward qui fait froid dans le dos, mais Gilles Lellouche est plus malin que cela dans la construction de son intrigue,  je n’en dis pas plus. Le casting est d’enfer lui aussi avec un nombre de second rôles tenus par des comédiens qui ont plus l’habitude des premiers rôles comme Karim Leklu, Alain Chabat (formidable), Benoit Pooelvoerde, Elodie Bouchez ou encore Jean Pascal Zadi (rôle trop court), Vincent Lacoste ou Raphaël Quenard. Tous ont des vraies partitions à jouer, des vrais personnages à incarner parfois un peu trop courte comme celles de Quenard ou Zadi, mais quand même, c’est un sacré catalogue. Chabat et Pooelvoerde sortent du lot. Pour les rôles titres ils sont 4 : François Civil et Adèle Exarchopoulos, Mallory Wanecque et Malik Frika. Les petits jeunes, Malik Frika en tête, ne sont pas loin de voler la vedette à leurs ainés. Ces deux jeunes comédiens, qui occupent plus de la moitié du film, portent sur leur épaules une histoire d’amour un peu improbable et réussissent à le rendre très crédible et romantique. François Civil est parfait, tout en violence (mal) contenue et à fleur de peau, la définition même de l’écorché vif. Je suis un tout petit peu moins convaincue par Adèle Exarchopoulos, j’ai du mal à expliquer pourquoi, elle me parait légèrement à coté du rôle, je ne sais pas si c’était le meilleur choix pour le personnage de Jackie adulte. Le scénario est l’adaptation d’un roman que je ne connais pas, je ne saurais dire si le film trahit le livre comme cela arrive parfois. L’histoire d’amour entre Jackie et Clotaire est chaotique, la vie est dure avec eux parce que Clotaire fait de (très) mauvais choix. C’est d’ailleurs une des clefs de l’intrigue, il n’y a pas de fatalité, tout est question de choix faits à un moment M. Sans être naïf, le scénario raconte une histoire compliquée entre deux gamins très différents mais qui se sont trouvés Tout  était en place pour qu’ils ne se rencontrent pas, rien n’était fait pour qu’ils s’aiment et même quand la vie les a séparé, ils ont continués à s’aimer au-delà de toute logique, de tout sens commun. Il y a eux contre le monde entier, d’en certaine façon. C’est peut-être naïf, c’est peut-être irréaliste, mais dans « L’Amour Ouf », on y croit… Ce film ne laisse pas indifférent je crois, soit on adhère, on y croit et le temps passe tout seul, soit on n’adhère pas, on trouve l’intrigue sans relief, sans originalité et sans intérêt et alors le temps parait interminable : ça passe ou ça casse.

La bande annonce de "L'Amour Ouf"

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