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En pleine Révolution Culturelle Chinoise, une jeune scientifique en cours de rééducation est affectée dans une base ultra secrète du nord de la Chine. Là, sur la « Cote Rouge », un gigantesque radar scrute le cosmos à la recherche de signes de vie extra terrestre. C’est là que Ye Wenjie, armée de ses grandes connaissances universitaires, décide de tenter une expérience : se servir du soleil comme antenne relais pour envoyer à son tour un message cosmique. Et un jour, bien longtemps après, la réponse arrive. Ye Wenjie commet alors l’irréparable.
Je ne lis pas souvent de science-fiction, mais je me suis laissé tenter par le premier tome de la trilogie de Liu Cixin, encouragée par son adaptation Netflix. Je me rends compte à présent que l’adaptation s’est quand même pas mal éloignée du roman ! La première chose que l’on comprend avec « Le Problème à Trois Corps », c’est qu’en tant que non scientifique, il va sacrément falloir s’accrocher ! Ici, on est davantage dans la science que dans la fiction : accélérateur de particule, physique quantique, proton, théorie de la relativité, on ne va pas se raconter d’histoire, il y a des passages entiers qui m’ont quasiment échappé en dépit de mes efforts de concentration. Mais je crois qu’il ne faut pas hésiter à prendre un peu de recul quand cela devient trop pointu pour rester dans le roman, qui nous offre aussi des réflexions sociologiques, politiques, historiques forts intéressantes et plutôt bien vues. Le roman se déroule en alternance dans le passé et le présent. Les chapitres sur la Révolution Culturelle et ses excès sont intéressants, instructifs et édifiants. Les chapitres du présent sont plus ardus car seuls les 30 dernières pages nous donnent les clefs pour bien comprendre ce qui se joue : une vague de suicide parmi les meilleurs scientifiques du monde, un jeu vidéo très élaboré où il est question d’une planète en proie au chaos à cause de 3 soleils, un groupe d’intellectuels regroupés dans une secte divisée en trois sous-groupes, etc. Là, je me dis que j’ai été bien inspirée de voir la série avant de lire le roman, grâce à cela au moins je suis restée à flot ! C’est une œuvre indéniablement ambitieuse, très dense et pas forcément facile d’accès. Mais je comprends le succès qui est la sienne, elle est pointue, spectaculaire (particulièrement dans ses dernières pages) et si les personnages ne nous sont pas immédiatement sympathiques, cela vient d’abord du petit fossé culturel entre la Chine et l’Occident qui fait qu’on n’est pas forcement familier avec leur mode de pensée et leur attitudes. Mais l’alchimie finit par prendre, et la fin du premier tome, plus claire, plus synthétique, nous remet au clair tout ce qu’on avait un peu de mal à cerner. Le roman pourrait éventuellement se lire seul, avec un fin un peu ouverte (mais frustrante) dont on pourrait se contenter. Mais bien malin qui pourrait prévoir comment les choses vont tourner dans les deux tomes suivants, sur Terre comme sur Trisolaris, cette planète aride, en proie au chaos climatique permanent et à la tyrannie politique : quel monde va infuser l’autre ? L’Homme sera-t-il résilient, combatif ou bien se laissera-t-(il emporter par ses passions tristes ? La suite bientôt...