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Ce livre, qui tient davantage de l’autobiographie et de l’introspection que du roman, réussit un petit prodige : Nous paraître interminable alors qu’il ne fait que 150 (petites) pages. Pas d‘intrigue donc, mais une trame autobiographique qui nous dépeint une Amélie Nothomb fascinée, depuis son enfance, par les oiseaux. Au gré des affectations diplomatiques de la famille, du Japon au Laos en passant par New-York, le Bangladesh ou la Birmanie, la petite Amélie observe, admire et parfois adopte des oiseaux. Très bien, toute cette première partie est un peu étrange mais pas désagréable à lire. Le problème c’est qu’une fois entrée dans l’adolescence, on bifurque dans autre chose, quelque chose de plus nébuleux. Parce qu’elle a son style à elle, plein de métaphore, de périphrases et autres artifices de langage, on ne comprend pas immédiatement qu’elle décrit un viol collectif subit à l’âge de 12 ans sur une plage du Bangladesh (je l’ai compris une fois le livre terminé), ce qui implique qu’on ne comprend pas très bien et très vite l’épisode anorexique qu’elle traverse ensuite et surtout sa toute nouvelle obsession pour la mort. Elle se voit en psychopompe, c’est-à-dire en guide des âmes vers la mort (une sorte d’Ankou). Toute la dernière partie du livre consiste donc à évoquer, en tant que psychopompe, la mort de son père. Toute cette dernière partie est assez pénible à lire : le fond est étrange, difficile d’accès, difficilement interprétable et tout cela est aggravé par la forme. Le style Nothomb est déjà fort particulier quand il s’agit de dérouler une intrigue, mais là ça confine parfois à l’indigeste : surenchère de métaphores, de phrases elliptiques, de mots savants et fort peu usités. J’ai pu m‘y habituer parfois avec « Métaphysique des Tubes » ou « Frappe-toile cœur » mais là, pas moyen d’y prendre du plaisir. « Psychopompe » n’a pas fait le job en ce qui me concerne, je n’ai jamais réussi à réellement entrer dedans ni à réellement me sentir concernée.