/image%2F0902697%2F20240520%2Fob_4c38b9_wayward-pines-2.jpg)
Il est impossible de résumer le deuxième épisode de la saga « Wayward Pines » sans dévoiler le rebondissement de la fin du premier tome, aussi je ne l’y risquerais pas. L’intrigue prend la suite quasi immédiate du premier roman, Ethan Burke ayant découvert ce qu’est réellement cette petite ville, il a accepté d’en devenir le shérif. Mais c’est un shérif rétif, méfiant, qui cache (peut-être) un dessein. Il a retrouvé sa femme Theresa et son fils Ben mais rien n’est comme avant. C’est d’ailleurs Theresa qui est à l’origine du rebondissement de fin de deuxième opus, puisqu’il en fallait bien un. Ce rebondissement est évidemment moins spectaculaire que le premier, mais pose pour le troisième et dernier tome un autre genre de problématique, plus intime, plus personnel pour Burke. Le roman est là encore parsemé de flash back, mais cette fois-ci ils ne concernent pas Ethan Burke mais un autre personnage central et sa famille. Il y a aussi quelques chapitres qui se déroulent hors de la ville, avec un certain Adam, et qui sont plein de promesse. Si le premier tome relevait de la science-fiction, celui-ci est davantage le portrait d’une dictature soft, et la critique de plein de chose : de la surveillance des populations, du culte de la personnalité, du dévoiement de l’éducation par l’endoctrinement des enfants, de l’utilisation de la torture et de la légitimation de la violence politique. Comme tous les romans écrits après le 11 septembre, il est difficile de ne pas voir dans ce second opus une critique « en creux » de la société américaine, des dérives de la NSA et des violences policières. Ce roman tisse sa trame sur le concept bien connu du dilemme entre la sécurité et la liberté, le prix de la Sécurité se payant sur le dos de la Liberté, et du curseur au-delà duquel la situation n’est plus tenable. Le roman a beau se situer dans une réalité fort différente de la nôtre, cette question là ne peut qu’interpeller le lecteur contemporain. C’est promis par le titre du troisième livre, ce dernier sera celui de la révolte avec une grande interrogation : si Wayward Pines n’est plus, de quoi l’avenir sera-t-il fait ? En dire davantage serait trop en dire, alors je m’arrête ici et cap sur le troisième roman !