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Un point c'est (pas) tout

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Le coin des livres : Les Fils de la Poussière

Publié par Christelle Point sur 14 Mai 2024, 19:19pm

La mort simultanée d’un vieux professeur solitaire chez lui et d’un de ses anciens élèves, Daniel, dans l’hôpital psychiatrique où il était interné depuis de longues années, interpelle Erlendur et son coéquipier. Sa perplexité s’accroit lorsqu’il se rend compte qu’aucun des élèves de la classe de Daniel n’est plus de ce monde : accident, suicide, crise cardiaque, Daniel était le dernier encore en vie. La mort de tous les garçons d’une classe avant l’âge de 40 ans n’a aucun sens, statistiquement parlant. Le frère de Daniel d’un côté, et Erlendur de l’autre enquêtent pour comprendre ce qui s’est passé dans cette classe de cancre il y a des années. Ce qu’ils vont découvrir défie les lois de l’entendement… et de la morale.

« Les fils de la poussière » est le premier roman de la série « Erlendur » à avoir été publié. Mais comme la série a été écrite dans le désordre, et que j’ai choisi de lire ses aventures dans l’ordre chronologique des intrigues, j’en suis donc moi à ma quatrième aventure de ce policier débonnaire. Le temps à passé depuis « Le Lagon Noir », Erlendur est à présent un policier chevronné, qui est père de famille de deux grands enfants et le moins que l’on puisse dire est qu’il n’a pas réussi leur éducation. Plus vieux, plus cabossé mais toujours aussi peu « dans le vent », il enquête ici sur la mort violente d’un professeur à la retraite. L’intrigue se mène sur deux front car parallèlement à l’enquête de la police, Palmi, le jeune frère d’un ancien élève, enquête lui aussi sur le suicide de son grand frère Daniel, suicidé dés le premier chapitre. Facile à suivre,  notamment parce que le personnage timide de Palmi s’enhardi et sort de sa douloureuse coquille au fil des chapitres, le livre est assez court pour être dévoré rapidement. Il y a quelques digressions, sur Erlendur et sa fille, mais c’est marginal car dans l’ensemble, l’enquête est ramassée, cohérente. Même si elle met en scène un nombre important de personnage (et avec les patronymes islandais, c’est toujours un peu un challenge de ne pas se perdre !), on la suit sans problème. Après, le roman souffre de quelques petits défauts : on devine assez vite ce qui s’est joué dans cette classe de « cancres » dans les années 70. J’en profite pour ajouter que ce roman est un plaidoyer contre les « classes de niveau ». Car on ne met pas longtemps à comprendre pourquoi tous ces garçons de la classe en question sont morts jeunes, et la cause en est aussi cette manie de cantonner tous ensemble des enfants en difficultés dans une classe, tout en se gargarisant de bonnes intentions. Autre petits défaut, plus embêtant : l’intrigue vrille un peu dans les derniers chapitres. Crédible jusque là, le roman se met à exagérer, à sortir du cadre du « vraisemblable » pour flirter, presque, avec la science-fiction. J’y vois un bémol propre aux premiers romans : l’auteur a voulu faire trop, il a trop voulu nous choquer, trop nous surprendre, nous emmener trop loin alors qu’il suffisait de s’arrêter à temps. C’est dommage, jusqu’à 6 chapitres de la fin l’intrigue était fine, crédible, bien amenée, et Arnaldur Indridason se laisse  emporter par son élan et sort du cadre. Cela ne gâche pas le plaisir d’ensemble, et de ce que j’ai lu auparavant ce défaut « je jeunesse » à visiblement été corrigé et c’est tant mieux. Reste au final une intrigue d’un cynisme effarant et une vraie réflexion sur l’éthique. « Les Fils de la Poussière » illustre parfaitement à sa manière la célèbre formule : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».

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