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Un point c'est (pas) tout

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Le coin des livres : L'Apocalypse est notre Chance

Publié par Christelle Point sur 17 Mai 2024, 15:49pm

Le suicide de son directeur de thèse en sociologie, Laura n’y croit pas. Pourtant c’est elle qui a découvert le corps de Luc, une balle dans la tête dans son bureau de l’Université, le révolver dans la main. Mais elle n’y croit pas, elle ne veut pas y croire, lui qui était si brillant, si intelligent et plein de sollicitude pour son travail, pourquoi se serait il suicidé sans crier gare et sans laisser d’explication ? Elle rend service à son héritière en la débarrassant des documents de travail de Luc, des documents qu’elle pense être uniquement des documents de sociologie. Mais elle découvre des enregistrements qui n’ont rien à voir avec la sociologie, des enregistrements troublants et qui, elle le pressent d’emblée, vont susciter la convoitise de beaucoup.

Le roman d’Ava Fortel n’est pas une dystopie, en dépit de son titre trompeur. Il ne se situe pas dans un futur hypothétique où le dérèglement climatique et les crises politiques ont modifié la société en profondeur, comme sujet très à la mode dans la littérature contemporaine. Non, ce roman se déroule aujourd’hui, dans une université parisienne normale. C’est à dire une université dans laquelle les étudiants s’entassent dans des amphis trop petits, avec du matériel obsolètes, qui travaillent pour payer leur logement ridiculement petit et dans laquelle les chargés de cours se détestent et rivalisent pour obtenir les quelques chaires disponibles. Le personnage principal est thésarde en sociologie et doit à la fois travailler sur sa thèse (elle joue sa carrière sue la soutenance), donner des cours et surmonter la mort de son directeur de thèse, dont elle découvre une face insoupçonnée. Le personnage est d’autant plus sympathique qu’elle n’est pas issue du sérail et qu’elle navigue dans un marigot d’enseignants caractériels, prétentieux et/ou  carriéristes. Le petit monde de l’enseignement supérieur en prends un sacré coup avec « L’Apocalypse est notre Chance », et il n’en sort pas grandit. Je ne connais pas le pédigrée d’Ava Fortel, mais ça sent quand même le vécu ! Malheureusement émaillé de longueurs pas très digestes (et d’apartés en italique de issues d’un journal de la victime encore plus indigestes), l’intrigue nous amène vers ce qu’on pourrait appeler le « terrorisme digital ». Sur le fond comme dans sa forme, cette « Apocalypse » peine un peu à convaincre, on ne la sent ni vraisemblable, ni crédible dans sa réalisation, ni même presque souhaitable. Mais peut-être je me trompe sur les trois aspects. Quoi qu’il en soit, ce roman me laisse sur ma faim.  Reste les quelques chapitres sur la soutenance de thèse qui sont fort réussi, tant du point de vue du suspens que de la dramaturgie. Mais c’est un peu trop léger pour contrebalancer l’impression mitigée qui est la mienne.

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