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Jeune étudiant en droit, Sam a débarqué à Paris pour vitre quelques mois la vie de bohème avant de commencer l’Université. Il noue une relation avec Isabelle, trentenaire, marié à un financier. Après quelques mois torrides, il retourne aux USA avec dans son cœur une passion dévorante pour cette femme inaccessible, passion qui marquera sa vie et ses futures relations avec les femmes.
Douglas Kennedy a déjà exploré les relations adultères dans des romans antérieurs comme « Cinq Jours » par exemple. J’avais un bon souvenir de ce roman où portant, il ne se passait pas grand-chose en terme de péripéties. Avec « Isabelle l’Après-midi », il dessine le portrait d’un homme (et en creux le portrait de deux femmes) sur quelques décennies, des années 70 aux années 2000. Réussite professionnelle, mariage, divorce, difficultés parentales, la vie de Sam ressemble à la vie de tout le monde, si ce n’est qu’il y a par le monde des gens bien plus chanceux en amour que lui. Cet homme ordinaire, qui n’aspire pas à autre chose qu’une vie heureuse avec une femme qui l’aime, sera tombé successivement, et même simultanément, sur des femmes instables. La fameuse Isabelle qui donne son titre au roman, une femme fragile, un peu cyclothymique, marié à un homme riche, plus âgé, qui souffle le chaud puis le froid, puis de nouveau le chaud. Cette relation, au départ purement physique, a tout du mauvais plan mais le jeune Sam n’en a nulle conscience et cela marquera au fer rouge toute sa future vie amoureuse. D’emblée, je l’ai trouvé un peu bizarre cette femme au langage un peu ampoulé, genre bourgeoise intellectuelle de la rive gauche, coincée dans un mariage qui lui apporte un confort matériel auquel elle refuse de renoncer, tout en le déplorant. Et puis Sam finit par se marier à une américaine, Rebecca. Elle aussi, on sent d’emblée que quelque chose cloche avec cette nana aux colères imprévisibles et au caractère sans nuance. Quand Sam se retrouve à devoir choisir entre les deux, on est tenté de lui hurler dans les oreilles de fuir les deux, et très vite. Mais voilà, le pauvre bougre choisi et tans pis pour lui. Dans le style que l’on connait de Douglas Kennedy, efficace, fluide, sans prétention, il déroule le fil de la vie amoureuse de Sam, qui rencontre quand même pas mal de nœuds bien emmêlés. Maladie d’un enfant, alcoolisme et rupture, déconvenues, trahison, tentative de suicide, dés que la vie lui fait un petit cadeau, elle le lui reprend avec intérêts juste après ! Sans être le meilleur Douglas Kennedy que j’ai lu, « Isabelle l’après-midi » parvient à capter l’intérêt même si au début, le roman est un peu poussif. D’aucun pourrait, et je peux l’entendre, trouver le roman un peu long et maigre d’intérêt, tant on est ici au cœur d’une histoire comme il y en a des milliards sur terre. La fin est à la fois tragique et optimiste, comme si Sam avait enfin finit par être délivré d’une sorte de malédiction, enfin, c’est comme ça que je l’ai ressenti. Reste que Douglas Kennedy reste un des meilleurs quand il s’agit de sonde le cœur des gens ordinaires. Même si je préfère quand il écrit à la première personne pour des femmes (« Mirage », « La Symphonie du Hasard », « La Poursuite du Bonheur »… ), « Isabelle l’Après-midi », est un roman sympathique, à défaut d’être flamboyant.