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Un point c'est (pas) tout

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Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Le coin des livres : Erectus

Publié par Christelle Point sur 30 Novembre 2023, 19:25pm

Un virus s’échappe accidentellement d’un laboratoire sud africain clandestin. Une fois qu’un être vivant est infesté, il régresse de plusieurs millions d’années. Une plante redevient ce qu’elle était à l’aube des temps, un animal retrouve des caractéristiques préhistoriques, et l’homme redevient un homo erectus. L’OMS, alertée, va vite se retrouver devant une pandémie incontrôlable, qui pose rapidement des questions éthiques cruciales : les personnes infectées, redevenant des hommes primitifs, sont-ils toujours des hommes ? Conservent-ils les mêmes droits ? La cohabitation avec cette nouvelle/ancienne branche de l’Humanité est-elle seulement possible ?

Le roman de Xavier Muller, « Erectus », est le premier tome d’une trilogie. Sur le papier, les thrillers traitant de pandémie sont généralement hyper angoissants et celui-ci ne déroge pas à la règle. Les mécanismes d’une pandémie, sa capacité (ou non) à s’étendre en dépit de toutes les mesures de précautions envisageables, le poids des réseaux sociaux dans la pandémie parallèle (celle des « fake news »), les conséquences d’une maladie très transmissibles (confinement, pénurie des biens de consommation…), tout le monde peut aujourd’hui se sentir concerné par le sujet du roman de Xavier Muller. Et la maladie évoquée ici n’a rien à voir avec une grippe ! Les végétaux mutent, les animaux redeviennent sauvages, quant aux humains, ils perdent toute capacité de communication, oublient tout de leur vie d’avant et retrouvent des instincts grégaires (tel le cannibalisme). Et je dois reconnaitre que la première partie, très axée sur l’épidémiologie et ses à côtés, fonctionne très bien. On débute l’intrigue en Afrique du Sud avant de voir la maladie s’étendre, et la science semble démunie, toujours à la traine. Bref, tout cela est très angoissant. Dans sa seconde moitié, le livre s’oriente plus vers des questions éthiques quand au statut des Erectus. Même si c’est bien vu, en dépit de quelques personnages caricaturaux (le délégué russe de l’ONU), l’intérêt du livre faiblit un peu. Le personnage central, une paléontologue française prénommée Anna, traverse tout le roman. Je dois avouer que ses aventures sentimentales, ses problèmes conjugaux puis sa quête (tout à fait louable et très personnelle) pour sauver les Erectus m’ont moins passionné que le fond du roman. Ce n’est pas à mes yeux les aventures de cette jeune française, idéaliste, forcément très belle et très courageuse, foncièrement du côté du Bien qui sont les principaux atouts de « Erectus », c’est charmant mais très attendu. Non, ce qui fonctionne à plein c’est le reste : la pandémie et la petite étude sociologique qui va avec. Quant à savoir si un tel virus est susceptible d’exister, je n’en sais rien, l’auteur nous assure que oui en postface, j’espère qu’il se trompe. La fin peut aussi légèrement décevoir, la « solution » trouvée au problème des Erectus étant plus belle que crédible. Quant à la pirouette de fin, qu’on a vu venir de loin, elle a le mérite d’être cohérente avec le fond du roman : dans la grande aventure de l’Evolution, même dans les pires périodes sur Terre, la vie a toujours trouvé des interstices où se glisser pour ne pas disparaitre.

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