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Un point c'est (pas) tout

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Le coin des livres : Les Chiens de Chasse

Publié par Christelle Point sur 30 Septembre 2023, 08:26am

Il y a 17 ans, l’assassin de la jeune Cecilia Linde a été arrêté, confondu et jugé. William Wisting, qui était le jeune directeur d’enquête à cette époque, n’a jamais eu de doute sur sa culpabilité. Rudolph Haglund est libéré aujourd’hui grâce à l’acharnement de son avocat. Ce dernier clame qu’il a enfin la preuve scientifique que l’enquête était viciée, qu’un policier de l’époque s’est « arrangé » avec des preuves et que son infortuné client a fait 17 ans de prison pour rien. En tant que directeur d’enquête à l’époque, Wisting est dans l’œil du cyclone et la presse le cloue au pilori, sa hiérarchie n’a d’autre choix que de le suspendre à titre conservatoire. Wisting a donc devant lui tout le temps qu’il faut pour refaire l’enquête et essayer de déterminer qui a frauduleusement manipulé les indices.

Bien calé entre « Fermé pour l’Hiver » (qui a les petits défauts inhérents aux premiers tomes) et le formidable et très aboutit « L’Usurpateur », « Les Chiens de Chasse » est la deuxième aventure de l’enquêteur William Wisting. En termes de qualité, je trouve que ce roman se situe pile entre les deux, un cran au dessus du premier tome et un cran en dessous du troisième. Il s’agit ici d’une intrigue à la construction assez standard, assez usitée, et dont l’efficacité ne peut pas être mise en doute : le cold case et la double intrigue. C’est maintenant devenu une sorte de norme : le roman explore deux intrigues qui semblent n’avoir rien en commun et qui, ô miracle, finissent par se nouer sur la fin. Ici, nous avons d’un côté la suspension de Wisting, qui cherche à déterminer qui a falsifié l’enquête initiale. Il ne doute pas d’avoir envoyé un innocent en prison, et assez vite dans le roman on a la même impression que lui, mais sans certitude absolue. De l’autre côté il y a sa fille journaliste Line, qui enquête sur le meurtre en pleine rue d’un promeneur. Journaliste futée et opiniâtre, elle mène une enquête efficace. Dans un premier temps, elle écrit sur cette affaire pour « occuper l’espace médiatique » pour que la presse laisse son père en paix, mais là encore, on comprend assez vite que les deux intrigues sont nouées, ne serais que par le biais temporel. Menées tambour battant (le roman se déroule sur 4 jours en tout et pour tout), les deux investigations « hors procédure » du père (suspendu) et de la fille (journaliste) se laissent suivre avec facilité clarté et les chapitres s’enchaînent, courts, incisifs, justement dosés en suspens et rebondissements. Rien de follement original sur le fond comme dans la forme, d’ailleurs la fin n’est pas époustouflante et on l’a vu venir d’assez loin quand même, mais c’est efficace, crédible et cela installe un peu plus le personnage de William Wisting dans l’affection du lecteur. Le dénouement est malgré tout assez douloureux, parce que l’intrigue est construire sur quelque chose qui est socialement traumatisant : les disparitions brutales et durables de jeunes filles dont on perd la trace subitement et qu’on ne retrouve que trop tard, et parfois jamais. Ces « cold cases » qui détruisent les familles, qui obsèdent les enquêteurs, qui parfois même leur coutent leur carrière, c’est la trame de fond des « Chiens de Chasse » et cela ne peut que donner au final un roman noir pertinent.

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