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Alan, que sa chérie Lisa vient de plaquer pour un universitaire, n’a que deux projets pour tromper l’ennui de son été : enfin commencer son deuxième roman (le premier ayant connu un succès tout relatif) et veiller sur le niveau de chlore de la piscine de ses voisins, partis en Grèce. Il doit aussi se coltiner tous les stratagèmes que ses amis organisent avec des jeunes femmes pour essayer de le caser, et aucune bien évidemment n’arrive à la cheville de Lisa. Alan tourne en rond, autant la piscine commence inexplicablement à verdir malgré les pastilles de chlore, autant la page de son nouveau roman reste blanche.
Fabrice Caro nous propose ce petit roman, dans la lignée directe de tout ce qu’il a écrit précédemment (on en change pas une formule qui gagne) : encore une fois un narrateur un peu loser et maladroit, qui rate à peu près tout ce qu’il entreprend, qui commence beaucoup de choses sans jamais rien finir, un type comme celui du « Discours » et comme celui de « Broadway ». Il n’a y a pas réellement d’intrigue, on suit les divagations d’Alan autour de la piscine de ses voisins (où la vie semble se développer tel un incubateur), on suit Alan dans les rendez-vous arrangés par ses amis où il s’ennuie ferme, on suit Alan à la pêche aux idées de roman, il en trouve, s’enthousiasme puis se décourage et abandonne. Le roman, assez court, est écrit dans le style décalé et désopilant que Fabrice Caro maîtrise si bien. Heureusement car sans cet humour de tous les instants, il n’y aurait pas beaucoup d’intérêt à suivre les mésaventures d’Alan. Du coup le roman fonctionne, comme avait fonctionné avant « Broadway » auquel il fait (beaucoup) penser. De l’humour, de l’absurde, de l’autodérision, faute de se renouveler, Fabrice Caro continue de nous faire rire sans prétention aucune.