Le coin des livres : Celle qui Brûle

Daniel, un jeune garçon est retrouvé poignardé sur une péniche, quelques mois à peine après que sa mère Angela se soit tuée en chutant de l’escalier de sa petite maison. Ça fait beaucoup de morts brutales pour une famille déjà durement éprouvée. Il y a 15 ans, le petit cousin de Daniel est mort accidentellement sous la surveillance (ou plutôt l’absence de surveillance) d’Angela. Qui a tué Daniel et pourquoi ? La jeune femme instable avec qui il venait de passer la nuit, sa voisine de péniche qui a tendance à fouiner partout ou bien ce qu’il reste de sa famille dysfonctionnelle.

« Celle qui brûle », c’est l’histoire d’un microcosme, d’une intrigue qui se noue en tout et pour tout entre 8 protagonistes, tous habitants dans le même quartier. Paula Hawkins, forte du succès mondial de « La Fille du train », nous propose cette fois-ci une intrigue « who did it ? » assez conventionnelle mais qui fonctionne bien. Enfin… Il faut un petit peu s’accrocher au début car les liens entre les différents personnages sont un peu complexes, voire même volontairement biaisés. Et puis il y a des chapitres en italique, intitulés « Celle qui s’enfuit » et qui racontent dans un désordre total l’agression de deux adolescentes dans une ferme. On comprend au bout d’un moment qu’il s’agit du best seller d’un des personnages principal, best seller qui fait l’objet d’une accusation de plagiat. Dans « Celle qui Brûle », il n’y a que des victimes au bout du compte, que des personnes ayant subit une injustice et qui cherche à la surmonter tant bien que mal, quitte à ce que d’autres en souffre à leur tour. Qu’il s’agisse d’une agression, d’un vol de manuscrit, d’un accident de la route, du deuil d’un enfant, d’une enfance ravagée par une mère indigne, tout le monde souffre et fait souffrir. Il y a deux intrigues distinctes, celle du manuscrit volé et celle du meurtre de Daniel. Elles s’entremêlent un peu, surtout parce qu’elles ont deux personnages en commun, sinon elles auraient pu être traitées dans deux romans différents ! L’une est au centre du roman, fonctionne bien avec son double rebondissement de la fin (pas très original mais efficace), la seconde vient « en satellite » . Même si on ne s’est pas réellement attaché aux personnages tous assez borderlines et cabossés, le style de « Celle sui brûle » est efficace et sympathique, les fins de chapitres donnent envie d’enchaîner. Nous ne sommes pas devant un chef d’œuvre du roman noir, bien-sur, mais on passe un bon moment en compagnie de Paula Hawkins.