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Un aileron de requin fendant l’écume, un verre d’eau qui tremble, un industriel allemand qui ne peut lâcher du regard un petit manteau rouge, un faucon millénium qui passe en vitesse-lumière, un extra-terrestre qui pose son doigt rougeoyant sur le front d’un enfant en larmes, un archéologue qui manie le fouet dans le désert, toutes ces images, je le sais, vous évoque une musique bien précise. Il n’y avait pas d’écran géant, ce mardi, au Palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg, nulle part où poser son regard d’amoureux du cinéma. Au début, cela déconcerte (surtout quand on compare avec le spectacle Hans Zimmer de l’année dernière au Zénith Europe), et puis au bout de quelques minutes, cela n‘a plus d’importance car les frissons de plaisir sont bien là. Une grosse quinzaine de morceaux mythiques pour un peu plus de deux heures (entracte comprise) de musique symphonique d’excellente qualité. Le choix des morceaux d’abord, respectés à la mesure près (j’ai un certain nombre de ces morceaux dans mon MP3 et je vous assure qu’ils ont été respectés à la note) : « Jurassic Park , « Harry Potter », « La Liste de Schindler », « Star Wars », « Indiana Jones », « Superman », « ET» ou « Les Dents de la Mer », que des thèmes de films hyper connus, des musiques qui ont même dépassé le cadre du cinéma pour rentrer dans l’inconscient du public. Et c’est dans ce genre de moment que l’on se rend compte que ce qu’apporte John Williams aux réalisateurs avec lesquels il travaille. Si on ne prend que l’exemple des « Dents de la Mer », ce thème lancinant, saccadé, lourd, c’est le requin qui approche, et cette petite flûte au loin, c’est le nageur insouciant qui va se faire béqueter, tout est dans la musique, elle fait bien plus qu’accompagner l’image, elle décuple ses effets. L’orchestre autrichien sur scène maîtrise à la perfection son sujet, et le premier violon à l’œuvre sur le thème de « Schindler’s List » emporte la timbale. C’est peut-être le moment le plus fort du concert, celui qui fera que le public se lèvera pour la première fois. Dans un Palais des Congrès rempli aux 2/3, ce qui par les temps qui courent n’est pas si mal, des amoureux du cinéma populaire, des amoureux de la musique classique, des amoureux de la musique tout court se sont retrouvés à frissonner à l’unisson grâce à John Williams et à l’Orchestre Symphonique autrichien K &K