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Un point c'est (pas) tout

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Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Le coin des livres : Toucher le Noir

Publié par Christelle Point sur 19 Octobre 2022, 15:03pm

Après avoir exploré la vue (« Regarder le Noir »), l’odorat (« Respirer le Noir ») et l’ouïe (Ecouter le Noir »), voilà le 4ème sens, le toucher. Le recueil se compose de 10 nouvelles avec une petite coquetterie : la nouvelle « 8118 » est présente deux fois, une fois en ouverture racontée à l’envers, une fois en clôture racontée à l’endroit. Même si il y a quelques jolie surprises, je trouve que ce 4ème recueil est assez nettement inférieur aux trois précédentes, la faute à mes yeux (mais c’est très subjectif), à un peu trop d’anticipation, de fantastique et presque de science-fiction et moins de noir au sens où moi je l’entends et je l’aime. Petit survol du livre… En commençant par la meilleure de toutes à mes yeux, déjà évoquée « 8118 », signée à 4 mains par Franck Thilliez et Laurent Scalese. Au-delà de l’exercice de style malin, c’est la plus cynique, la plus ironique et la plus cruelle. Elle traite du commerce des armes et du crime, sorte de mélange réussi entre « Minority Report » et « Lord of War », deux films de grande qualité. Rien que cette nouvelle mérite la lecture du recueil. J’ai bien aimé aussi « L’Ange de la Vallée » de Solène Bakowski (une variation moyenâgeuse autour du trafic des reliques sacrées) et « Zeru Zeru » de Maud Mayeras, sur le cauchemar vécus par les albinos en Afrique. A bien y réfléchir, ces deux nouvelles se ressemblent énormément. « Une Main en Or » de Jacques Saussey est beaucoup plus proche d’un thriller classique, il évoque la rivalité forcenée qui règne dans les concours de musique classique et les dérapages que cela peut supposer. Elle est assez réussie, bien que très lisible et manquant un tout petit peu d’originalité et de surprise.  C’est un peu le même défaut pour l’histoire adultère de « Retour de Soirée » de Valentin Musso, un petit trop prévisible. « Signé » de Benoit Philippon n’est pas mal du tout non plus, elle met en scène une tatoueuse devenue star et dont les œuvres sont l’objet d’un commerce sanguinaire. Là encore, le dénouement est réussi, même si la nouvelle est assez glauque et sanglante. « Mer Carnage » (Eric Cerrière)  et « L’Ombre de la Proie » (Ghislain Gilberti) ne m’ont en revanche pas convaincue, trop éloignées du polar, trop versées dans le fantastique et même l’horreur. Si la première parle de la psychologie des sérials killer, la fin est tellement étrange qu’elle laisse dubitative. L’ « Ombre de la Proie » démarrait tellement bien, c’est dommage de la voir verser sur la fin dans le n’importe quoi ! Je termine par « No Smoking », très intrigante au début, bien construite mais qui là, pour le coup, à force de coups de théâtre et de faux semblants n’est pas loin de donner un final incompréhensible ! Deux hommes d’affaires coincés dans un ascenseur dans les années 70, une cohabitation forcée qui part mal, et qui finit encore plus mal ! Bonne idée gâchée par un peu trop de rebondissements et de retournement de situations. Il me reste désormais un dernier sens à explorer : le goût.  Affaire à suivre…

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