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C’est un appel téléphonique qui va déclencher la nouvelle enquête du Département V. Un policier municipal d’une région éloignée de Copenhague, sur le point de prendre sa retraite, demande l’aide de Carl et de son équipe à propos d’une vieille affaire qui l’obsède depuis 1997. C’est une affaire en apparence toute simple, une jeune femme à vélo morte dans un accident de la route avec délit de fuite, chauffard jamais retrouvé. Le policier a voué tout son temps libre à cette affaire jamais élucidée, jusqu’à en perdre le sommeil et lui sacrifier sa vie de famille. Peu enthousiaste, Carl l’éconduit poliment. Il apprend le lendemain que le policier s’est suicidé le jour de son pot de départ, en public, avec son arme de service. Voilà Carl, Assad et Rose bien obligés, par la force des choses, de se rendre sur place. Et là c’est le choc, toute la maison du policier est emplie du sol au plafond de documents, photos, autant de pistes suivies et abandonnées, de conjectures et autres pistes à explorer. C’est à partir de cette montagne de documents que la nouvelle enquête du Département V commence.
Quel plaisir de retrouver Carl et sa fine équipe dépareillée pour une nouvelle aventure ! Même si on commence à bien connaître la façon dont Jussi Adler Olsen construit des romans, force est de constater que ses intrigues sont toujours aussi efficaces. Dans la forme, c’est la même trame que d’habitude donc. D’un côté nous avons les chapitres concernant l’enquête, avec Carl, Assad, Rose et maintenant Gordon qui déroulent leur enquête comme on déroule une grosse pelote de laine bien emmêlée. En fil rouge, toujours les mêmes histoires parallèles : les soucis sentimentaux et familiaux de Carl (avec une scène de funérailles en famille explosive!), l’enquête sur l’histoire du pistolet à clou qui rebondit, le voile qui se soulève un tout petit plus sur le mystérieux passé d’Assad, et l’infortuné Hardy, toujours déprimé quoique légèrement plus autonome qu’avant. Rose peut paraitre un peu en retrait mais la toute fin du roman promet sur son compte un prochain tome explosif ! C’est une saga qui mérite vraiment d’être lue dans l’ordre et sans sauter un roman, sous peine de perdre tout l’intérêt de ces fils rouges, justement, qui donnent une vraie cohérence et une vraie solidité au travail de Jussi Adler-Olsen. Évidemment, on retrouve des protagonistes auxquels on a eu largement le temps de s’attacher, et le style plein d’humour « à froid » de l’auteur apporte une vraie plus-value au roman. Et puis il y les chapitres en alternances, en flash back ou pas, qui nous mettent en présence d’un suspect. Là, plus d’humour, plus de personnages attachants : on comprend au fil des chapitres des tas de choses, on pense très vite tenir le coupable, comprendre ses motivations… Mais c’est sans compter sur la roublardise de Jussi Adler-Olsen qui trouve quand même le moyen de nous surprendre par un ultime rebondissement. Comme d’habitude ce dénouement sera physiquement douloureux pour le Département V, qui va devoir une fois de plus payer de sa personne le prix de la vérité. Avec « Promesse », Adler-Olsen nous emmène dans le monde un peu étrange des sectes new age. C’est une récurrence chez lui d’explorer les communautés fermées, qu’elles soient sociales (« Profanation »), morales (« Dossier 64 »), criminelles (« L’effet Papillon ») ou religieuses (« Délivrance »). Dans « Promesse », c’est une secte new age bien zarbie (et un peu caricaturale quand même) et son gourou amateur de jolies femmes qui est au cœur d’une enquête qui tient toutes ses « promesses » sur presque 750 pages !