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« Douce, Douce Vengeance » est le nom de la toute nouvelle entreprise suédoise crée par l’ancien publicitaire à succès Hugo Hamelin. Lassé d’inventer des slogans pour faire acheter des choses inutiles, il a eu l’idée lucrative de proposer des vengeances à la carte : querelles de voisinages, problème d’héritage, il se propose de pourrir la vie de ceux qui pourrissent la vôtre. Deux de ses premiers clients sont Jenny et Kevin, et ils veulent se venger de la même personne : un marchant d’art véreux et raciste. Jenny était mariée avec lui, il lui a spolié son héritage avant de l’abandonner dans un sou. Kevin était son fils, et il l’a emmenée en voyage au Kenya avant de l’abandonner dans la brousse et le déclarer mort. Un tel minable mérite bien que l’entreprise « Douce, Douce Vengeance » s’occupe de son cas.
Lorsqu’on lit beaucoup de romans noirs, on a besoin de temps en temps d’une respiration, d’un roman léger et fantaisiste. Ma respiration à moi s’appelle Jonas Jonasson et « Douce, Douce Vengeance » est son tout dernier roman. On y retrouve, sans surprise, tous les ingrédients des précédents : une histoire rocambolesque (et picaresque) mêlant une poignée de personnages improbables, le tout mâtiné d’un humour qui dépasse parfois la limite de l’absurde. En plus d’un marchant d’art malfaisant et sans scrupules, le roman met en scène pêle-mêle un publicitaire créatif dans tous les domaines, mais aussi un policier qui compte les heures qui le sépare de la retraite et surtout un guérisseur Massaï en goguette en Suède. Il y a toujours dans ses romans un candide, et dans le cas présent c’est le Massaï Ole M’Batian le Jeune (plus tout jeune d'ailleurs...). C’est généralement ce personnage qui apporte la loufoquerie. Reste l’intrigue, finalement assez simple même si on est surpris de ne voir arriver l’entreprise « Douce Douce vengeance » qu’au bout de presque 15 chapitres. C’est que Jonas Jonasson prend le temps de raconter longuement et par le menu toute la vie de ses personnages avant de les mêler aux autres. Du coup, l’histoire en elle-même occuper assez peu de place dans le roman. Évidemment, on ne croit à rien, c’est loufoque, c’est improbable, il y a trop de facilités et de coïncidences, mais là n’est pas le propos. Le propos, c’est de s’amuser en lisant ce roman fantaisiste comme on s’est amusé avec les précédents. Le pari est gagné, on l’aura vite oublié mais on arrive au bout avec gourmandise et un sourire innocent aux lèvres.