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Un point c'est (pas) tout

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Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Le coin des livres : Parasites

Publié par Christelle Point sur 30 Décembre 2021, 16:38pm

Trouver un bel appartement dans Brooklyn dont le loyer n‘est pas prohibitif, c’est tellement inespéré que Susan et Alex n’ont pas hésité longtemps, L’appartement est plein de charme, la propriétaire est une vielle dame très avenante qui habite dans le même immeuble et il n’y a aucun travaux d’envergure à envisager. Le jeune couple casse sa tirelire pour s’offrir un déménagement qui va changer leur vie quotidienne. Au bout de quelques jours dans leur nouvel appartement, Susan remarque une petite tache de sang sur sa tête d’oreiller. Très rapidement, elle se persuade que le nouvel appartement est infesté de punaises de lit, elle en voit partout. Le souci, c’est qu’elle est la seule à les voir, la seule à être piquée et que même l’exterminatrice qu’elle fait venir lui assure que tout va bien. Mais Susan est certaine, et cette certitude tourne à l’obsession. La jeune femme est-elle en train de perdre la raison ?

Ben H Winters nous propose un roman assez court mais très angoissant. Surfant sur une (bien réelle) psychose moderne relative aux punaises de lit, notamment à New York où le problème semble endémique, Winters met en scène une jeune femme tout à fait normale, à laquelle on peut s’identifier immédiatement, qui semble devenir du jour au lendemain obnubilée par des insectes qu’elle traque sans succès et qui semblent s’enhardir de jours en jours. Le roman joue sur une ambiguïté bien rodée : ce que Susan observe est-il bien réel ou bien est-elle en train de devenir folle ? Les punaises de lits (supposées) sont-elles l’élément déclencheur d’une psychose sous-jacente ? Pendant toute la durée du roman, jusqu’à 3 chapitres de la fin, on assiste à la descente aux enfers d’une femme qui va aller jusqu’à la violence irrationnelle. Et puis arrive le dénouement, dont je ne dirais rien sauf qu’il est violent, spectaculaire et qu’il rebat les cartes. Aurait-on pu le voir venir ? Peut-être, mais j’ai préféré me laisser surprendre par un roman ultra efficace. Reste la question de la crédibilité d’une telle histoire. Je ne sais pas trop quoi penser, connaissant mal ces redoutables bestioles, leurs habitudes, les méthodes employées pour s’en débarrasser. Dans « Parasites », les insectes que Susan voit (ou croit voir) semble doués d’une intelligence de meute presque machiavélique, c’est sans doute le seul aspect du roman qui peut être sujet à caution. Pour le reste, le problème des punaises de lit étant bien réel, les malheureuses victimes des invasions vivant un véritable enfer, on comprend parfaitement la pauvre Susan. Même quand elle demande à une amie de l’héberger quelques jours, son amie décline par peur qu’elle apporte avec elle les redoutables nuisibles, tout est dit ! Il est probable qu’une fois le roman refermé, vous inspectiez comme moi votre literie « au cas où », c’est la preuve qu’en moins de 30 chapitres (sachant que la première punaise n’arrive pas avant le chapitre 10!), Ben H Winters a réussi son coup. Lui qui avait proposé une trilogie épatante sur la fin du monde (voir « Dernier meurtre avant la fin du monde », « J-30 » et « Impact ») creuse le sillon de l’apocalypse imminent, finalement il ne fait que changer d’échelle !

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