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Le narrateur un trentenaire qui traîne sa vie comme un boulet, il est censé être auteur de théâtre mais sa première pièce n’avance pas d’un pouce. Peu d’amis, pas vraiment de boulot, pas de copine, il occupe son temps d’une façon étrange : il assiste aux enterrements. A chaque cérémonie sa petite note : qualité du discours, affluence, choix de la musique, étendue du chagrin, il évalue, juge et note. Lors d’une cérémonie, il reconnaît un homme qu’il avait déjà vu lors de funérailles d’un parfait inconnu, puis il le revoit à une autre cérémonie. Et voilà que le mystérieux bonhomme lui fait un clin d’œil ! Aurait-il trouvé quelqu’un qui partage son étrange hobbies ou bien est-ce la partie émergée d’une histoire de fou ?
J’avais beaucoup aimé « Le Discours » et la narration pleine d’humour et de cynisme de Fabrice Caro, alors au vu du résumé, je savais que j’allais me régaler avec « Figurec ». Nous voilà en présence d’un narrateur jamais nommé (est-ce Fabrice Caro lui-même en pleine autodérision?) qui découvre complètement par hasard une réalité totalement folle, dont évidemment il ne faut rien dévoiler, et qui remet en cause les fondements de tout ce qu’il croyait acquis, jusqu’aux portes de la folie. Fragile comme il est, il n’en fallait pas davantage pour le voir plonger la tête la première dans les ennuis et le voir s’enfoncer toujours plus dans une spirale schizophrénique. Voilà un tout petit livre qui se lit vite, avec une vraie gourmandise et le sourire aux lèvres : « Figurec », c’est « Les Falsificateurs » d’Antoine Bello qui rencontre « The Truman Show ». Mais sur le fond, à bien y réfléchir, le propos de Fabrice Caro est-t-il si fou que cela ? Qui peut être absolument certain, dans le monde hyper connecté, hyper mondialisé, hyper capitaliste dans lequel nous sommes, que l’idée qui est sous-tendue dans « Figurec » est totalement improbable ? La fin est assez complexe, je dois dire, avec plusieurs rebondissements qui semblent (en apparence) se contredire. C’est une fin en forme de mise en abyme, que « la Quatrième Dimension » ne renierait pas. Voilà un petit roman pas comme les autres, à l’intrigue inattendue, originale et même un peu subversive. Si on ajoute à cela un style enlevé et plein d’humour, on a tout bon !