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Un point c'est (pas) tout

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Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Critique cinéma : S.O.S. Fantômes : L'Héritage

Publié par Christelle Point sur 26 Décembre 2021, 15:53pm

Callie Spendler est fauchée et elle a du mal à joindre les deux bouts, seule avec ses deux enfants Trevor et Phoebe. Son père, avec lequel elle n’avait plus aucun contact, vient de mourir d’une crise cardiaque et la seule chose qu’il lui laisse, c’est une vieille ferme complètement pourrie dans le Midwest profond. Callie ne sait rien de son père ou si peu, elle ignore qu’il a été, en 1984, un des 4 célèbres Ghostbuster qui a sauvé la ville de New York. Elle ignore aussi, pour le moment, que la vieille bâtisse perdue au fin fond de la campagne dont elle a hérité renferme des secrets. Si Spendler était venu s’enterrer si loin, c’est pour une raison précise que lui seul connaissait, et que Trevor et Phoebe, petits fouineurs, ne vont pas tarder à découvrir.

C’est drôle, quand j’y pense, je me souviens très nettement de la séance de cinéma de 1984 pendant laquelle j’ai vu « Ghostbuster » ! J’avais 12 ans, je me souviens que c’était un dimanche après midi avec mon père et ma meilleure amie et qu’elle et moi, on était sorti de la salle excitée comme des puces ! Pas mal d'eau à coulé sous les ponts depuis, et pas mal de séance de cinéma aussi mais aujourd’hui, j’ai eu envie d’avoir 12 ans à nouveau ! Jason Reitman propose un film-hommage à celui de son père, Ivan Reitman et pour ce faire, il n’hésite pas à reprendre la trame du scénario original. Je veux dire par là qu’à part quelques éléments modernes, dans le casting essentiellement, il reprend les codes du premier film : le Cerbère, le Maître des Clefs, la glouton qui dévore tout (et qui curieusement à vieilli, comme quoi les spectres vieillissent aussi, ce qui est quand même étrange…), la voiture avec ses gadgets, le temple improvisé de Gozer, et même la célèbre barre de pompier pour atteindre le « Quartier général ». A part avoir délocalisé l’action dans le Middle West et avoir rajeuni son casting, on est clairement dans une sorte de révérence au premier film. Si on voit le verre à moitié vide, on considère que c’est un sérieux manque d’imagination, si on le voit à moitié plein, c’est une sorte de madeleine pour quadragénaires ! Dans la forme, Jason Reitman coche les cases du blockbuster grand public (qui peut quand même faire un peu peur au très jeune public, je pense) : scènes d’actions qui durent (un peu trop) longtemps, musique omniprésente (avec forcément, à un moment ou à un autre, Ray Parker Junior !), effets spéciaux, pyrotechnie, petite histoire d’amour qui va bien (entre Callie et le professeur de Phoebe, je ne spoile rien, on la voit venir au bout de 10 minutes !), seconds rôles essentiellement là pour faire rire et faire les bon mots (Podcast), il ne manque rien. C’est très maitrisé, hyper produit, hyper calibré, efficace. Il a un peu de poésie aussi, avec la scène finale qui se veut un hommage à Harold Ramis, le seule comédien da casting initial à avoir disparu. C’est bien de lui avoir dédié le film, c’est même la moindre des choses. En revanche, le faire revenir sous forme d’hologramme, c’est toujours un peu étrange comme démarche, ca me met toujours un tout petit peu mal à l’aise. Niveau casting, il y a quelques (très bonnes) surprises, dont je ne dirais évidemment rien, et même une scène post générique charmante. On est en 2021, le casting est bien entendu plus jeune (Finn Wolfhard, McKenna Grace, Logan Kim, Celeste O’Connor), plus féminin, plus multiethnique, il fallait s’y attendre. Ils font de leur mieux même s’ils trouvent vite leurs limites, surtout, c’est sur, si on compare à Dan Hakroyd ou Bill Murray ! Connie Coon et Paul Rudd sont charmants mais là aussi, faute de rôle très écrits, ils sont au service minimum. Paul Rudd en profite pour cabotiner un peu, c’est de bonne guerre et comme il est craquant, on lui pardonne. Le scénario tourne en permanence autour du thème de la paternité. En faisant la suite d’un film de son père, Jason Reitman ne s’est pas contenté de rendre hommage à une histoire de chasseurs de fantôme qui a fait le tour de la terre et a surement bercé son enfance, il creuse le sillon. Il dépeint dans son scénario des pères absents, des pères démissionnaires, des pères qui font le sacrifice de leur paternité au nom d’un intérêt supérieur. Et puis, ce père qui tient la main  quand on en a le plus besoin, avec qui on se réconcilie finalement sur le tard, peut-être Jason Reitman parle-t-il de son père (ou à son père) à travers ce film. Ce n’est pas pour rien que le film est appelé « L’Héritage », tout ici est question de filiation. La petite fille de Spendler, surdouée et très attirée par la science, est l’incarnation de cette filiation ratée avec Callie mais réussie avec Phoebe. Si on regarde ce blockbuster aussi par ce prisme là, c’est un blockbuster qui ne parle pas que de chasse au fantôme et de déesse sumérienne amatrice de gros chienchiens ! « SOS Fantômes : l’Héritage » est un film familial qui plaira surement aux enfants de 2021 et fera office de friandise nostalgique à leur parents. Ca n’est pas tellement plus que cela, mais ce n’est déjà pas si mal…

La bande annonce de "SOS Fantômes : l'Héritage"

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