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Un point c'est (pas) tout

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Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Le coin des livres : Solitudes

Publié par Christelle Point sur 13 Novembre 2021, 09:36am

Au cœur d’un hiver particulièrement rigoureux, dans le Massif du Vercors, une femme est retrouvée nue et pendue à un arbre dans un endroit quasi inaccessible. Sur son dos, un mot gravé avec une lame, en grec ancien. Celui qui découvre le corps n’est pas n’importe qui, le jeune garde nature solitaire Elie est totalement amnésique depuis qu’une belle lui a endommagé le cerveau il y a 10 ans.  Ce qu’il ne dit pas à l’enquêtrice venue inspecter la scène de crime, c’est que lui aussi a le même mot gravé sur son corps. La jeune policière, prénommée Nina, sans même connaitre ce détail, se méfie instinctivement de ce garde nature qui vit quasiment en ermite, qui n’a pas de passé, dont Elie n’est surement pas le vrai nom, et l’instinct pour un flic, c’est primordial…

Le nouveau roman de Niko Tackian est assez glaçant. D’abord par son contexte où il n’est question que de neige, de givre, d’engelures, de températures négatives et de blizzard ! Et puis aussi parce que d’emblée, on sent qu’on met le pied dans une histoire protéiforme et poisseuse. La mise en scène macabre du corps de la jeune femme, les cauchemars étranges d’Elie et de son ami de l’ONF Reda, les tendances un peu chamaniques de ce dernier, la personnalité même de Nina, tout concourent à une intrigue compliquée. C’est bien simple, on est dans une sorte de brouillard de la première à quasiment la dernière page, au propre comme au figuré. Même si on s’attache nettement plus au personnage de Nina qu’à un Elie insaisissable et vaguement inquiétant, on voyage dans cette intrigue à l’aveugle pendant les 4/5ème du livre, avec le risque par moment de se perdre un petit peu. Franchement, jusqu’à 10 pages de la fin je me demandais vraiment où Tackian voulait en venir, comment il allait finir son histoire. Ce n’est pas souvent qu’un roman est aussi insaisissable aussi longtemps, et c’est une qualité que j’apprécie. Agréable à lire, avec des chapitres bien calibrés et pas trop longs, le roman se lit vite et avec une vraie curiosité. Même si certains passages m’ont moins parlé (le chamanisme, les rêves plus ou moins symboliques, ce genre de choses ne m’emballe pas), j’ai lu avec une vraie gourmandise le roman de Niko Tackian. Le dénouement est à mes yeux un tout petit peu décevant, le coupable sort un peu de nulle part et ses motivations sont un peu… comment dire… alambiquées et psychologiquement un peu brouillonnes. C’est bizarre parce que le dénouement de son roman précédent « Celle qui pleurait sous l’eau » m’avait fait la même impression. C’est une impression difficile à qualifier, comme si après avoir construit une intrigue bien compliquée, bien multi facette, Tackian choisissait une certaine facilité pour conclure en faisant intervenir une « justification » déjà maintes fois utilisées par le cinéma (j’ai vu un film sur ce thème il y a moins d’une semaine !) et la littérature. Entendons-nous bien, je ne dis pas ce tout cela n’existe pas ou n’est pas crédible, les faits divers bien réels nous le rappelle souvent, mais cette « justification » commence visiblement à devenir une sorte de « marronniers » dans les thrillers et c’est un tout petit peu agaçant.  Mais il n’y a rien de rédhibitoire dans « Solitudes » et cela ne m’empêchera pas de sauter sur le prochain Niko Tackian dés que l’occasion se présentera : quand j’aime vraiment un auteur, je ne le lâche jamais !

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