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Un point c'est (pas) tout

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Le coin des livres : La Dernière Chasse

Publié par Christelle Point sur 20 Septembre 2021, 14:52pm

Pierre Niemans n’est pas mort à la fin de l’affaire de Guernon (« voir « Les Rivières Pourpres »), mais il s’en est fallu de peu. Physiquement et psychologiquement, il garde des séquelles et sa hiérarchie lui a trouvé une nouvelle affectation et un nouveau binôme. Avec la jeune Ivana, il se rend disponible pour aider les enquêteurs dans les affaires difficiles, partout en France. Et c’est en Alsace, en région frontalière, que le corps très mutilé d’un homme a été retrouvé en forêt. Si l’affaire est délicate c’est que la victime semble avoir été tuée telle une proie par un chasseur et qu’il s’agit de l’héritier d’un empire industriel d’outre-Rhin. Niemans et Ivana vont donc devoir mener l’enquête en Allemagne avec la police allemande, une enquête délicate dans le milieu fermé (limite consanguin) de l’aristocratie allemande, celle qui du haut de sa fortune à tout traversé, y compris le nazisme, sans jamais perdre son influence.

J’avais un peu décroché de Jean-Christophe Grangé, même si j’avais lu « Lontano » et « La Terre des Morts », je n’avais pas été emballée, trop tordu, trop tortueux. J’ai donc commencé « La Dernière Chasse » avec un optimisme mesuré, surtout que l’intrigue a déjà fait l’objet d’une adaptation télévisée moyennement emballante. Ce roman ne partait pas gagnant, et pourtant c’est une bonne surprise, une très bonne surprise même. On retrouve Niemans et l’esprit des « Rivières Pourpres » et même un peu plus que l’esprit (pas de spoilers). L’enquête est assez complexe mais parfaitement compréhensible. Première bonne surprise, le roman prend directement la suite des « Rivières Pourpres », roman sorti il y a plus de 20 ans, et explore les conséquences psychologiques sur Niemans de cette affaire hors-norme. On retrouve le Niemans qu’on a connu, peur des chiens et violence à fleur de peau. Je ne pensais pas que Grangé en ferait un héros récurent. Il a dû penser que ça manquait à sa bibliographie, ce en quoi je pense qu’il a raison. Pourquoi pas, moi je préfère Niemans à certains de ces autres héros masculins. Signe des temps, il l’affuble d’une jeune femme en guise de coéquipière (pour réer le contraste, elle est jeune, c’est une femme moderne, lui est cabossé et assez vieux jeu) et le roman laisse entendre qu’il y aura beaucoup à dire à son sujet à l’avenir, très bien... Même si le roman évoque un monde particulier, qui nous est a priori inconnu (la haute aristocratie allemande, la chasse, l’organisation de la police allemande), on suit parfaitement l’intrigue. Le style de Grangé est agréable à lire, il n’abuse pas du suspens ni des cliffhangers comme le font certains de ses collègues. Et puis le voilà qui retourne à ses obsessions : le sang et sa pureté. Le dénouement de l’intrigue (c’était souvent là que ses romans pêchaient un peu) est à peine croyable, dans tous les sens du terme. Inattendu, parce qu’inconcevable, on est un tout petit peu perplexe devant cette fin, mais pas autant qu’on a pu l’être par le passé devant la fin de « l’esprit des Loups » ou du « Concile de Pierre » ! Est-ce qu’on y croit ? Oui… et non, c’est quand même assez gros et assez improbable. Mais cela n’enlève rien au plaisir que j’ai eu à retrouver un Jean-Christophe Grangé au meilleur de sa forme.

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