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Un point c'est (pas) tout

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Critique cinéma : Dune

Publié par Christelle Point sur 19 Septembre 2021, 08:28am

L’an 10191, quelque part dans l’univers, Il existe une planète très convoitée nommé Arrakis mais surnommée Dune. En apparence, cette planète entièrement désertique est parfaitement inhospitalière. Mais elle recèle en très grande quantité (et en surface) l’Epice, une substance très précieuse. L’Epice permet le voyage intersidéral, mais c’est aussi un puissant psychotrope. L’Empereur a fait exploiter Arrakis pendant plus de 80 ans par des mercenaires sans foi ni loi, les Harkonnen. Ces deniers ont mené une guerre impitoyable contre les Fremen, le peuple du désert d’Arrakis. Mais aujourd’hui, l’Empereur fait partir les Harkonnen et demande à la maison Atréides de prendre le relais. La famille Atréides est très puissante, elle menace le pouvoir impérial, et leur confier l’intendance d’Arrakis est un cadeau empoisonné pour les affaiblir. L'unique héritier de la Maison Atréides, Paul, est un jeune homme prometteur. Doté de pouvoirs extra sensoriels par son lignage maternel, Paul suit sa famille vers Arrakis sans se douter qu’il va à la rencontre de son destin.

Très attendu par les amateurs de cinéma et de science-fiction, et surtout par les fans du roman de Franck Herbert, voilà enfin sur les écrans « Dune », le nouveau film du canadien Denis Villeneuve. Je m’empresse de dire que je ne connais pas ce roman (la science-fiction m’étant assez étrangère) et que tout ce que je connais de « Dune », c’est la version David Lynch des années 80 qui a fait couler beaucoup d’encre. Je n’ai donc aucun avis sur l’adaptation et sa prétendue fidélité au livre ; je suis allée voir « Dune » sans rien en attendre de ce point de vue. En revanche, je sais que j’avais bien aimé les films précédents de Denis Villeneuve et notamment l’étonnant « Premier Contact ». La première chose à dire sur « Dune », c’est que c’est très long : 2h35. Tout magnifique et bien mené qu’il soit, ce très long métrage est quand même sacrément long ! Et comme je me suis laissé dire que le film ne couvre qu’une partie du roman, qu’il y aura sans doute un « Dune part two », j’imagine que Villeneuve ne s’est pas embêté à élaguer plus que nécessaire. Techniquement, le film est hyper réussi, il faudrait être de mauvaise foi pour prétendre le contraire : les décors, les costumes, la lumière, les effets spéciaux, tout est hyper soigné, très beau (sans être jamais tape à l’œil), très harmonieux. On est devant un film de science fiction, alors il y a les éléments propres au genre : les combats, les vaisseaux spéciaux, les costumes étranges, les villes improbables, mais tout est beau sans être cliquant, tout est impressionnant sans perdre en harmonie. Je me permets de m’appesantir sur deux éléments : la musique et les effets spéciaux. La musique de Hans Zimmer est parfaitement utilisée, comme Christopher Nolan avait utilisé celle de « Dunkerque », en en faisant presque un personnage à part entière. Ici, c’est pareil et ça donne une sérieuse envie d’aller écouter la bande originale du film, elle m’a laissé une excellente impression d’ensemble. Quant aux effets spéciaux, je salue le fait qu’ils soient plus beaux qu’impressionnants. En mettre plein la vue, Hollywood sait faire, mais aller au-delà de l’effet « Waouh » en recherchant aussi l’esthétique, ce n’est pas si souvent. Si tous les films de science fiction avait ce même parti pris (et là, on pense évidemment à « Star Wars »), ça se saurait. En bref, Denis Villeneuve propose un « Dune » assez sublime à l’écran, alternant les scènes impressionnantes (l’attaque des vers géants, l’attaque aérienne, la tempête de sable) avec une multitude de scènes intimiste, de dialogues, d’hallucinations, de contemplation presque. Comme il a la bonne idée de ne pas les faire durer plus que nécessaire, et bien son film passe bien en dépit de sa longue durée. En confiant le rôle de Paul Atréides à Timothée Chalamet, Denis Villeneuve opte pour le héros un peu fragile, un peu tourmenté par ses rêves prémonitoires, presque effrayé par le Destin qui se dessine devant lui. La nouvelle coqueluche du cinéma américain, Chalamet, s’en sort bien même si j’ai un tout petit peu de mal avec son manque de charisme. Point du vue charisme, je m’y retrouve davantage avec Oscar Isaac (question d’âge, surement !), dans le rôle de Leto Atréides, son père. Il y a beaucoup de seconds rôles, tenus par Jason Momoa, Rebecca Fergusson, Josh Brolin et même Xavier Bardem (limite méconnaissable), un casting 5 étoiles donc sur lequel il est difficile de trouver à redire. Comme je ne connais pas le roman, je ne sais pas si Chalamet correspond au Paul Atréides du roman, et si ce côté un peu frêle, un peu adolescent était requis. Dans le doute on va dire que oui, même si c’est un peu déroutant pour un héros censé sauver l’univers ! Le scénario de « Dune » brasse l’air de rien beaucoup de thèmes. Le monde de 10191 a des relents bien connus : un Empereur et des Maisons puissantes, chacune sur leur planète, qui menace de s’aller contre lui. Au sein d’un de ces familles, les Atréides (le nom est probablement un clin d’œil à « l’Illiade »), des hommes au cœur pur, et au sein de cette famille, un enfant miracle au destin hors du commun. Point de vue géopolitique, on est en terrain connu. Mais le film met en scène une planète pillée pour sa ressource naturelle, dont les habitants en sont réduits à une sorte de guerillas contre l’occupant, et à attendre un éventuel Messie : mysticisme, écologie, « Dune » est une sorte d’écosystème qui embrasse large. On est assez confondu aussi par les ressemblances avec sa cousine « Star Wars » : l’Empereur sans pitié, son second engoncé dans un costume noir, une planète sableuse, un gamin qui est destiné à le renverser mais qui n’en a aucune conscience, des pouvoirs particuliers réservés à une caste. De là à dire que Georges Lucas s’est largement inspiré de « Dune », il n’y a qu’un pas. La seule chose qui manque au film de Denis Villeneuve, c’est une toute petite pointe d’humour. Pour le reste, le scénario est parfaitement accéssible à qui, comme moi, ne connait pas le livre. Et quand on voit l’univers foisonnant imaginé par Franck Herbert, ce n’était pas gagné d’avance. On est pas loin du mini tour de force, on ne se perd jamais dans les méandres de cet univers qui pourtant nous était inconnu : chapeau ! Le film se termine sur un point d’interrogation, et si suffisamment de spectateurs vont voir « Dune – part One », il y aura surement une suite. Je recommande le nouveau long métrage de Villeneuve, pour sa beauté à l’écran d’abord, mais aussi par la fluidité de son scénario. Même si c’est très long, même si ça peut faire peur sur le papier, ça vaut le déplacement.

La bande annonce de "Dune"

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