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Un point c'est (pas) tout

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Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Le coin des livres : La Bible de Néon

Publié par Christelle Point sur 26 Mars 2021, 16:34pm

David est enfant unique, dans les années 40, dans une toute petite bourgade du Sud profond, une petite bourgade où tout le monde connaît tout le monde, et où le Pasteur exerce le pouvoir sur les corps et les âmes d’une main de fer. Ses parents sont très pauvres, il vit avec eux et sa tante Mae, sur une colline, dans une maison quasi délabrée. De sa véranda il voit une enseigne, un néon en forme de Bible, symbole lumineux d’une religion qui écrase au lieu d’élever.

Dans le sud profond des États-Unis, dans les années 40, la religion fait la loi. Tout puissant, prompt à juger, à sanctionner, à ostraciser, le pasteur fait régner la loi de Dieu dans toute sa rigueur, et sans beaucoup de charité chrétienne. C’est dans ce contexte que John Kennedy Toole va ancrer son premier roman. Il a 16 ans quand il écrit « La Bible de Néon », il écrira ensuite « La conjuration des imbéciles » (que j’ai adoré) puis se donnera la mort à 30 ans. Trop hypersensible, trop à fleur de peau, John Kennedy Toole a sûrement mis beaucoup de lui dans son personnage de David. Longtemps, on croit qu’il n’y a pas d’intrigue à proprement parler dans « La Bible de Néon », que c’est une juste la chronique d’une enfance pauvre et malheureuse. Ce n’est qu’à la fin, dans les deux derniers chapitres, qu’on comprend où l’auteur à finalement voulu nous emmener. Une fin inattendue, brutale et très noire, assez anxiogène aussi mais paradoxalement, qui délivre le roman, qui le déverrouille pour l’emmener tardivement vers autre chose qu’une chronique d’enfance. Alors évidemment, il se peut que certains lecteurs n’y trouvent pas leur compte, trop misérabiliste, trop lent, trop linéaire. Mais il faut se rappeler que c’est un roman écrit à l’âge de 16 ans par un adolescent sans grande expérience de la vie et sans autre horizon que l’endroit où il est né. Le pauvre petit David grandit seul, a bien du mal à se faire des amis, a bien du mal à se faire respecter de son institutrice, son père part à la guerre, sa mère perd la raison, et lorsqu’il tombe amoureux, à l’âge de 16 ans, cela tourne mal. Lire son histoire, racontée à la première personne, peut s’avérer un tout petit peu plombant, là où au contraire «La conjuration des imbéciles » était jubilatoire. Mais le style est agréable, il y a même quelques petites pointes d’humour, sans doute trop discrètes, ça aurait permis de dédramatiser un roman assez dur. Malgré tout je suis contente d’avoir pris le temps de lire ce roman dont la préface explique longuement que c’est un roman miraculé, dont la publication extravagante pourrait elle aussi, faire l’objet d’un roman !

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