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Un point c'est (pas) tout

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Blog sur tout ce qui rend la vie plus chouette...


Le coin des livres : Cinq Cartes Brûlées

Publié par Christelle Point sur 26 Février 2021, 15:39pm

A 30 ans, Laurence a tout, tout pour être… malheureuse ! Depuis qu’elle est née, son grand frère Thierry la tyrannise sous le regard indifférent de ses parents. Son père a été accusé d’attouchement sur sa personne, sa mère a sombré dans la dépression après une séparation devenue inévitable. En surpoids, elle pensait avoir trouvé sa voie avec le lancer de marteau à l’INSEP, mais un mariage foireux et éphémère a tout gâché. A 30 ans, carrément obèse, elle est seule charge de famille en travaillant comme croupière au casino de Chaudes-Aigues, pas de vie amoureuse, pas de vie sociale, aucune estime d’elle-même, Laurence est l’archétype de la victime… à moins que… Le roman de Sophie Loubière ne ressemble pas à un thriller psychologique, alors qu’il est pourtant présenté comme tel. En réalité, jusque dans son dernier quart, ce roman est une sorte de chemin de croix. Impossible de ne pas être en empathie avec Laurence, sa famille dysfonctionnelle, son poids qui la coupe des autres, sa carrière avortée, sa chute au fond du gouffre qui semble ne jamais devoir s’arrêter. On s’arrête parfois au cours de cette lecture en se disant que c’est trop, on ne peut pas croire à tant de malchances, de malheurs, d’humiliations et de lâchetés, Mais on se reprend on se disant que si, ça arrive les destins comme celui de Laurence, ça existe ces gens qui doivent subir leur vie au lieu de la vivre. Les trois premiers quarts de « Cinq Cartes Brûlées » (un terme de Black Jack, apparemment) se lisent très vite, la style est agréable, les chapitres bien calibrés, Sophie Loubière n’abuse pas des cliffhangers ou de ce genre d’artifices, propres aux thrillers, au point qu’on oublie (et c’est probablement voulu) qu’on est bien dans un thriller ! Mais c’est pour mieux nous embobiner ! Le dernier quart arrive pour rebattre les cartes et mettre le bazar dans nos certitudes. Peut-être un tout petit peu moins convaincant, ce dernier quart nous replonge dans le thriller en brouillant totalement l’intrigue : déconcertant au début, puis intriguant et finalement déstabilisant, le dénouement nous laisse un peu sonné, comme un boxeur qui aurait dominé tout le match mais qui se ferait mette KO à la fin du dernier round. Difficile de dire si on a aimé ou pas, vu que le roman nous laisse un peu désemparé dans une sorte de brouillard d’incertitude, on est même tenté de relire la fin deux fois, histoire de se faire une idée plus nette de ce qu’on aurait pu (ou du) comprendre. En tous cas, Sophie Loubière nous aura bien menés en bateau et ce paris-là est carrément réussi. Après, je trouve que la fin de son intrigue n’est pas assez limpide et du coup, l’impression finale s’est trouve un peu altérée. Mais cela ne m’empêchera pas, après « Black Coffee » et « White Coffee », d’aller fureter de nouveau du côté de sa bibliographie.

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