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Entre sa Suisse natale et sa mort paisible sous sa véranda de sa grande villa indochinoise, Alexandre Yersin aura vécu milles vies, fait plusieurs fois le tour de la terre, côtoyé des sommités politiques et scientifiques et accessoirement, presque par accident, il aura découvert le bacille de la plus meurtrière maladie de l’histoire de l’humanité et dans la foulée, comment sauver ceux qui en sont atteint. Pour avoir découvert la façon de neutraliser la Peste, Yersin aurait pu avoir le prix Nobel, sauf que ce n’était ni un carriériste ni un ambitieux. Touche à tout, curieux de tout, passionné tour à tour par la botanique, la météorologie, la mécanique, Yersin n’a ni l’envie, ni le temps de faire une immense carrière en microbiologie qui aurait pu faire de lui l’égal de Louis Pasteur. Avec « Peste et Choléra », Patrick Deville nous raconte la vie d’Alexandre Yersin et à travers lui, nous fait revivre la fabuleuse aventure de la bande des Pasteurien. C’est élèves de Pasteur qui, en quelques dizaines d’années pas plus, auront fait faire un bond de géant à la médecine et auront sauvé des millions de vies. Le livre est assez court, les chapitres le sont aussi. Le style est un peu déroutant, pas forcement très facile d’accès, il faut d’y habituer. Il faut s’habituer aussi à une chronologie très éclatée, avec des allers-retours incessants la fin de vie de Yersin entre 1940 et 1943 et le déroulé de sa vie. Il y a même un chapitre, vers la fin, qui se situe de nos jours. Mais sur le fond, ce que Deville raconte, c’est comment ce génie touche à tout a découvert le bacille de la Peste à Hong-Kong sans que cela soit plus important pour lui que ses autres et nombreuses passions. Il aimait chercher, expérimenter et surtout voyager, explorer, arpenter, seul sans jamais être solitaire, doué en tout et passionné de tout, Yersin est un homme très attachant, peut-être un peu étranger aux yeux de ses contemporains et aux nôtres, mais très attachant. « Peste et Choléra » est un petit peu difficile d’accès, il y a quelques longueurs malgré sa petite taille, mais ne manque pas d’intérêt littéraire, historique et scientifique.