
Un mari qu’elle aime, un beau petit garçon et un job difficile mais bien payé, tout allait bien dans la vie de Martha, jusqu’à ce dimanche soir où son mari Raphaël lui annonce qu’il en aime une autre et veut aller vivre avec elle. C’est peu dire que tout s’effondre pour Martha, elle tente bien de re-séduire son homme, d’exposer tous les arguments du monde, rien n’y fait, il veut partir, il va partir. Dés lors, en femme blessée mais déterminée, Martha change de méthode, elle se crée un profil fictif sur Facebook et devient ami avec sa rivale. De son clavier, elle commence à l’espionner, la manipuler, elle est prête à tout. Cette obsession, qui envahit sa vie et son psychisme, va la faire basculer dans l’innommable. J’avais adoré les 4 premiers romans de Marie Neuser et j’entamais celui-ci avec gourmandise. Mais j’en sors globalement déçue, l’intrigue met un temps infini à démarrer, les états d’âme de Martha remplissent pages sur pages, multipliant les mots crus et les métaphores sorties de nulle part. Il y a des digressions interminables, et plus on avance dans le roman, plus cette femme trahie, pour qui on a une sympathie immédiate, devient inquiétante et antipathique. Elle glisse tout doucement dans une sorte de psychose (qui flirte avec la schizophrénie) et elle, experte en criminologie auprès des services pénitentiaires, qui côtoie des psychopathes tous les jours, ne sent pas qu’ils déteignent de plus en plus sur elle. Elle n’est pas aidée par un mari d’une inconstance et même d’une lâcheté qui est à deux doigts de mériter ce qui va lui arriver. Un rebondissement arrive dans le dernier tiers, il est plutôt réussi (à défaut d’être crédible, peut-être), et à 20 pages de la fin, tout bascule. Avant d’en parler, je précise que Martha côtoie en prison des criminels et Marie Neuser en place un dans la galerie qui est un vrai criminel, le dépeceur de Montréal, ce qui est un peu étrange et qui met quand même assez mal à l’aise, surtout quand elle lui prête des paroles, des justifications, des arguments. La fin du roman, donc, est ahurissante ! Je ne l’ai pas vu venir, je crois que je n’ai pas voulu la voir venir, et elle percuté comme un train lancé à pleine vitesse ! Honnêtement, je ne sais pas quoi en penser, sinon, qu’elle m’a donné sérieusement envie de vomir ! Le roman de Marie Neuser est difficile à appréhender et à qualifier. Il ne manque pas de qualité dans son intrigue et dans l’enchainement des évènements, certains passages sont pertinents et même percutants, la fin est inimaginable. Mais cette bonne impression est gâchée par d’innombrables longueurs, un style parfois un peu lourd, des digressions qui n’en finissent pas, dommage…