
Kylo Ren, à la tête d’un nouveau régime totalitaire « Le Premier Ordre », semble bien parti pour prendre le chemin qu’avait emprunté son grand père Anakin Skywalker. Mais dans l’ombre, une seconde force, bien plus imprévisible celle-ci, émerge et menace de tout emporter sur son passage, le Premier Ordre inclus. Cela fait beaucoup de défis à relever pour Rey et ses amis, et la découverte des origines de cette dernière pourrait bien rebattre toutes les cartes.
Le premier défi de ce neuvième volet (je ne compte pas les électrons libres ressui comme « Rogue One » et les ratés comme « Solo »), c’est d’abord de se remettre dans le contexte de l’épisode 8, sorti il y deux ans et dont malheureusement je n’avais pas un souvenir précis, et c’est le symptome d’une trilogie « oubliable », ce qui n’est pas bon signe . Ensuite, le deuxième défi du film réalisé par JJ Abrams, c’est de s’accrocher pour ne pas perdre le fil. Les films de la saga « Star Wars » ont toujours eu cette particularité de traiter des thèmes simples, universels et maintes fois traités de façon totalement alambiquée ! D’un point de vue purement technique, le film fonctionne malgré ses défauts, qui sont les défauts habituels de la saga. Le film est trop long et trop bruyant, avec une musique mythique mais quasi permanente et parfois beaucoup trop forte. Les scènes de courses poursuites et de duels au sabre laser sont (trop) nombreuses, parfois interminables. Les effets spéciaux sont réussis mais c’est quand même la moindre des choses. Je vais souligner quand même le travail remarquable des décorateurs, qui encore une fois, que ce soit pour les décors naturels ou les décors artificiels, ont fait un travail de titan qui saute aux yeux. Mention spéciale pour la reconstitution de… je ne peux pas le dire pour ne pas spoiler la surprise, mais tout le passage dans ce que je vais appeler « l’épave » est particulièrement réussi. Abrams n’a pas bonne presse auprès des fans mais techniquement, il fait le job avec le cahier des charges qui est le sien. Ce qui agace dans cette débauche d’effets spéciaux (trop long, trop trépidant, trop bruyant, dialogues pontifiants, humour trop peu présent) étaient déjà là du temps de George Lucas (deuxième trilogie), c’est lui faire un mauvais procès que d’imputer tout cela à JJ Abrams. Moi, je ne me suis pas ennuyée jusqu’à 20 minutes de la fin, après il faut être honnête, ça n’en finit pas de finir. Le casting est important en terme de distribution, marqué par le retour de Billy Dee Williams ou Ian Mac Darmid dans le rôle initial, ça fait plaisir aux fans. Il y a aussi, outre la regrettée Carrie Fischer, des petites apparitions de personnages disparus dans les films précédents, ça fait plaisir aux fans aussi. Et puis, dans une courte scène uniquement sonore, des voix connues viennent aussi se rappeler à notre bon souvenir. Tout cela fonctionne, évidemment, comment ne pas être heureux de le revoir ou les réentendre ? A coté de cela, je le confirme par rapport aux épisodes 7 et 8, les petits jeunes font un peu timides et « mou du genou ». Même s’ils sont craquants comme Oscar Isaak ou plein de potentiel comme Adam Driver, ils ont du mal à exister en tant que tel. La palme revenant malheureusement à John Boyeda (un peu transparent dans un rôle sous-écrit) et Daisy Ridley qui fronce très bien ses jolis sourcils mais a bien du mal à faire passer une émotion, un souffle à son personnage, en dépit du fait que tout le scénario tourne autour d’elle ! Le scénario, il est difficile d’en parler sans dévoiler l’intrigue ! Que pourrait-on en dire sans trop en dire ? C’est une déception au final, toute cette troisième saga n’aura été qu’une resucée de la saga mythique. Je veux bien qu’elle ait été pensée comme un hommage et un film de fan, mais là, ça colle tellement à l’original que cela finit par en devenir gênant. Les références sont nombreuses (tellement que pour passer le temps, on peut essayer de les compter), certaines scènes sont tellement copiées sur les 3 premiers volets que ca fait sourire. La trame scénaristique est quasiment la même, les thèmes abordés sont quasiment les mêmes : la filiation, le libre arbitre et la capacité à assumer ses choix, le pouvoir qui corromps les plus purs, la tentation des pouvoirs forts, et tout le toutim ! Ce qui fonctionnait dans les années 70-80 fonctionne peut-être sur les plus jeunes, mais franchement, fallait-il rester collé à ce point à la saga Star Wars ? Les rebondissements, dont évidemment je ne peux rien dire (qui est réellement Rey ? Quel sera son destin et celui de Kylo Ren ?) font un peu lever les yeux au ciel (ou plutôt au plafond du cinéma !), et je passe sur les résurrections miraculeuses et les baisers improbables, les morts qui n’en sont pas vraiment et les batailles à 10 contre 100 qu’on gagne quand même. Toute cette troisième saga se voulait un hommage, elle en avait les moyens, elle avait les acteurs originaux à sa disposition, et elle pêche par paresse scénaristique, elle redit ce qui a déjà été dit, elle raconte ce qui a déjà été raconté, et en moins bien, forcément. Il faut peut-être y voir la patte de Disney : faire un maximum d’entrée avec un scénario sans risque, bien politiquement correct (la place des femmes, des minorités), ultra formaté. Dans ce contexte, ce qui se voulait un hommage aux fans ne pouvait que les décevoir. Le premiers « Star Wars » étaient innovants techniquement et avait un scénario qui faisait référence à la Politique et à l’Histoire (la chute de la République Romaine et l’avènement de l’Empire), cette troisième saga tente de refaire tout cela à la sauce Disney. Et la sauce Disney est trop sucrée, trop lourde et sans imagination. En fait, pour résumer, cette saga, c’est de la junk food bien régressive : ça reste un peu sur l’estomac mais une fois digéré, c’est aussitôt oublié !